Beaucoup de familles attendent un toit décent. Les jours succèdent aux mois, les mois aux années et les intempéries emmènent les catastrophes. Des centaines de familles occupant des immeubles menaçant ruine à Oran ont écrit pour dénoncer ce qu?elles subissent face à l?ostracisme qui les frappe. «Nos enfants sont tout le temps malades. On nous a pourtant promis des logements neufs dans les plus brefs délais», s?insurgent des familles résidant dans le vieux quartier de Saint-Antoine. A l?instar d?autres quartiers durement touchés par l?effondrement d?immeubles, celui des Planteurs vit, lui aussi, la crise. Actuellement, 167 familles en détresse vivent dans les décombres de leurs habitations de torchis. La soixantaine, grand et maigre, Ali parle de sa famille vivant dans une unique pièce, miraculeusement restée debout après les fortes pluies. Ses cinq enfants souffrent d?infections ou de maladies à transmission hydrique. «Tous les responsables locaux concernés ont promis de mettre fin à notre calvaire. Mais aucune promesse n?a été tenue», s?indigne-t-il. Dans le populaire et populeux quartier du Derb, particulièrement endommagé par une série d?effondrements d?immeubles, 108 familles s?entassent misérablement dans ce qui leur servait de logement de fortune. A l?intérieur des «pièces» qui abritent des dizaines de personnes, on découvre des rescapés de l?effondrement de leurs habitations, sérieusement angoissés par l?avenir. Ils disent, amers, qu?il leur faudra «patienter» parce que leur relogement prévu dans le cadre du plan d?urgence n?est pas à l?ordre du jour. «Il faut que Bouteflika dépêche Ouyahia ici même. Qu?on nous dise si nous avons le droit, en tant que citoyens algériens, à un toit décent, ou bien qu?on vienne nous enterrer vivants pour régler définitivement notre problème.»