Encore sous le choc de l'assassinat d'un ex-élu socialiste attribué à l'ETA, l'Espagne vote, ce dimanche, les législatives pour décider du maintien au pouvoir du socialiste José Luis Rodriguez Zapatero, légèrement favori, ou du retour de la droite dirigée par Mariano Rajoy. Quelque 35,1 millions d'Espagnols sont appelés aux urnes pour élire les 350 députés de leur Parlement au suffrage universel direct sur liste à un tour, et une partie du Sénat (208 sièges sur un total de 264). Mais le contexte a été bouleversé par l'assassinat, vendredi, d'un ex-élu municipal socialiste de Mondragon (Pays Basque), Isaias Carrasco, dans un attentat attribué unanimement à l'organisation indépendantiste basque ETA. Le terrorisme avait déjà profondément marqué les dernières législatives de mars 2004, précédées de trois jours par les attentats islamistes de Madrid (191 morts), le pire massacre terroriste ayant endeuillé l'Espagne. Le massacre dans des trains de banlieue de Madrid avait précipité la victoire surprise de M. Zapatero, alors chef de l'opposition, face au gouvernement conservateur sortant de José Maria Aznar. Les commentateurs estimaient toutefois que l'assassinat d'Isaias Carrasco ne devrait pas entraîner cette fois de vote sanction contre M. Zapatero, malgré sa négociation manquée avec l'ETA en 2006, le principal échec de son mandat. Contrastant avec la vive tension politique provoquée par les attentats de Madrid à la veille des élections de 2004, l'assassinat de l'ex-élu socialiste a suscité une vague unitaire de réprobation. Une forte participation pourrait favoriser, comme en 2004, M. Zapatero, l'électorat socialiste étant traditionnellement plus porté à l'abstention que celui, plus discipliné, du PP. La participation avait été de 75,66% en 2004.