Faute de majorité absolue, comme ce fut le cas d'ailleurs en 2004, José Luis Rodriguez Zapatero devra s'allier avec d'autres formations politiques, que les précédentes, pour pouvoir gouverner. Bien qu'il ait obtenu cinq sièges de plus que 2004, avec 169 contre 164, le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) n'obtient pas la majorité lui permettant de gouverner seul. En effet, n'ayant récupéré qu'une partie des sièges perdus par ses anciens alliés, parce que son rival le Parti populaire de droite en a gagné cinq de plus lui aussi, le parti de Zapatero devra nouer de nouvelles alliances pour gouverner. Une tâche, qui ne s'annonce guère difficile. En effet, les anciens alliés des socialistes durant la précédente législature, à savoir les écolo-communistes d'Izquierda Unida et les nationalistes catalans de gauche d'ERC ont été laminés, passant pour les premiers de cinq à deux sièges et pour les seconds de huit à trois députés. Jusqu'à hier, Zapatero et les dirigeants du PSOE ne se sont pas prononcés sur le type d'alliances qu'ils envisageaient. Néanmoins, les observateurs avertis de la scène politique ibérique estiment que c'est en direction des nationalistes catalans de Convergencia i Unio (CiU, centre-droit), légèrement renforcés du scrutin avec 11 députés contre 10 auparavant, que devraient se tourner les regards de chef du gouvernement espagnol. Selon le leader de ce parti, Josep Antoni Duran i Lleida, les résultat qu'il a acquis lui permet de devenir une “force politique centrale” en Espagne. Par ailleurs, à en croire le journal catalan, La Vanguardia, le CiU, avec qui Zapatero avait négocié pour élaborer dans la souffrance un nouveau statut d'autonomie élargie pour la Catalogne, “sera la clef de la législature”. De son côté, El Mundo reconnaît également que “du point de vue de l'arithmétique parlementaire, CiU est l'unique parti qui seul peut apporter le nombre de voix suffisant pour assurer au PSOE une majorité”. Toutefois, l'alliance n'est pas facile à réaliser en raison de la rivalité historique en Catalogne entre CiU et le Parti socialiste catalan qui dirige le gouvernement régional. Ceci étant, selon les résultats quasi définitifs, 99,95% des bulletins dépouillés, le Parti socialiste (PSOE) a remporté 43,64% des voix et 169 sièges de députés sur un total de 350, soit 5 de plus qu'en 2004. Le Parti populaire (PP) de Mariano Rajoy obtient 40,12% de voix (37,71% en 2004) et 153 députés, 5 de plus que lors de sa défaite surprise de mars 2004. Cette victoire des socialistes fait de Zapatero l'un des derniers dirigeants socialistes au pouvoir dans une Union européenne où Angela Merkel s'est imposée en Allemagne, Nicolas Sarkozy en France, alors qu'en Italie, Silvio Berlusconi pourrait bientôt reprendre du service. En outre, elle confirme une nouvelle fois la règle selon laquelle aucun dirigeant espagnol élu depuis le rétablissement de la démocratie en 1977 n'a dû faire ses valises du Palais de La Moncloa, le siège de la présidence du gouvernement espagnol après un seul mandat. K. ABDELKAMEL.