Analyse n Pour Meziane Meriane, coordinateur national du Snapest, le report enregistré dans l'application sur le terrain de la nouvelle grille des salaires est dû à plusieurs paramètres. Il s'agit notamment du retard mis dans la signature du décret exécutif régissant cette application par le Président Bouteflika. «Je pense que le décret a été signé par Bouteflika récemment, soit en février dernier, quoique l'annonce d'augmenter les salaires ait été faite depuis plus d'une année», nous a fait savoir M. Meriane rappelant qu'il ne pourrait y avoir une augmentation sans la signature de ce décret. L'autre point évoqué par la même source, a trait au cachet politique que revêt une telle décision. En effet, le coordinateur du Snapest a indiqué que la date choisie pour corriger les fiches de paie «est un cadeau pour la centrale syndicale en perte de vitesse, de la part des pouvoirs publics». En clair, M. Meriane a rappelé que ce mois de mars verra l'organisation du congrès de l'union générale des travailleurs algériens (Ugta), soit les 29, 30 et 31. «C'est un cadeau pour la centrale syndicale de la part du gouvernement», a insisté M. Meriane. Et d'ajouter une précision de taille : «La signature de ce décret a été faite dans la précipitation. Le gouvernement a subi une pression énorme des syndicats autonomes, notamment le mouvement de grève qui a marqué, cette année, deux fois le pays. Si le front social n'avait pas été au rendez-vous, la signature aurait été retardée de quelques mois encore», estime notre source. «Ils sont loin de la réalité. Pourquoi annoncer une augmentation qui n'est pas du tout satisfaisante pour un fonctionnaire et l'appliquer bien des années après ?», s'interroge-t-il. Pour lui, la mise en route de la nouvelle grille salariale dès le mois de janvier passé, comme le prétendent les pouvoirs publics, nécessitait la signature du décret au plus tard au mois de novembre 2007. L'autre anomalie qui a accompagné le décret en question, aux dires de M. Meriane, a trait à la précipitation d'une pareille décision, au demeurant importante, sur le plan social. Il est, en effet, anormal, toujours selon lui, d'augmenter les salaires sans même attendre la finalisation des statuts particuliers. A ce sujet, notre interlocuteur a mis en exergue «le souci des pouvoirs publics d'apaiser la grogne sociale en procédant à la revue à la hausse des fiches de paie sans que le statut particulier de chaque secteur soit encore achevé». De ce fait, M. Meriane explique ce choix par la nécessité ou l'obligation de faire baisser la tension sociale en procédant à de telles décisions, quitte à compromettre le rôle des statuts particuliers. Dans le même registre, il tient à faire savoir que le statut particulier du secteur de l'éducation a été déposé au niveau de la direction générale de la fonction publique, le 28 février passé. «Je ne sais pas encore s'il est finalisé ou pas», ajoute-t-il.