Action n Deux événements majeurs ont caractérisé les activités des treillis verts durant les dernières 72 heures. Il s'agit de deux opérations de démolition à Khraïssia et Aïn Benian. A Khraïssia au sud d'Alger, 105 habitations (en dur) ont été démolies à la suite d'une décision de la wilaya d'Alger. Elles avaient été construites illicitement sans le moindre document. «Ces maisons étaient érigées sur 5 EAC (Exploitations agricoles communes) et 2 EAI (Exploitations agricoles individuelles). Les concernés ont été avisés à maintes reprises sur l'illégalité de leurs bâtisses mais, ils ont, malgré tout, continué à construire», a souligné le colonel Ayoub. Les bâtisses détruites étaient du type R+1, R+2 et R+3. La deuxième opération de démolition a concerné des baraques construites à l'EAC du Plateau à Aïn Benian. Dès 6 heures du matin, jeudi dernier, les hommes aux tuniques vertes étaient déjà présents sur les lieux pour sécuriser l'opération qui s'est soldée par la démolition de 50 baraques construites illicitement sur des terrains à vocation agricole. Selon le colonel Ayoub, la totalité des baraques a été complètement rasée pour décourager les indus occupants de reconstruire sur les ruines, ce qui est devenu une habitude. L'opération, qui a bien entendu provoqué la colère et la protestation des habitants, a été réalisée par de lourds engins mécaniques pour garantir une bonne efficacité de la destruction. Pour prévenir toute éventualité, deux escadrons de la Gendarmerie nationale ont dû participer à ces deux opérations de démolition. Lors de notre déplacement, hier sur les lieux, certaines familles étaient toujours sur place et essayaient de construire un abri, avec les moyens du bord (tôles, parpaings…) pour passer quelques nuits encore sur les lieux avant de trouver une solution. «Je ne sais pas pourquoi cette politique de deux poids, deux mesures ? Pourquoi ceux qui ont construit en béton, et illicitement aussi, de somptueuses villas sur des terrains agricoles ont été épargnés ? Que la loi soit au-dessus de tous…», s'indigne un père de famille qui dit qu'il ne sait pas, après cette démolition, où aller avec sa famille de 7 personnes, lui qui vient de Médéa et qui habite depuis un mois dans ce bidonville après avoir acheté un morceau de terrain à l'un des exploitants de la EAC.