Résumé de la 14e partie n Un exemple choisi parmi d'autres de la chasse d'une sorcière, en Belgique, dans la première partie du XVIIe siècle. Au village de Warêt-la-Chaussée, au mois de mars 1620, vit une jeune fille de dix-sept ans, Anne de Chantraine. Elle est intelligente et surtout très jolie, aussi beaucoup de garçons la courtisent-ils. C'est sans doute l'un d'entre eux, à moins que ce ne soit une autre jeune fille, jalouse d'elle, qui l'accuse de sorcellerie. On l'aurait vu en transe, invoquant le démon, cherchant à provoquer des incendies, confectionnant des potions magiques, enfin tout ce dont on accusait habituellement les sorcières. Elle est aussitôt arrêtée et conduite devant le juge d'instruction. Celui-ci lui demande aussitôt de dire si elle est une sorcière. — je ne suis pas une sorcière ! crie la malheureuse. — on t'a vu jeter des sorts ! On t'a vu convulser ! — je fais des crises depuis que je suis enfant ! — non ! c'est le démon qui t'habite, tu ne saurais le nier ! — je n'ai rien fait ! — dis-nous comment tu as connu le démon ! Pendant qu'il l'interroge, les pinces du bourreau entrent en action : il commence par lui arracher les ongles. Elle hurle. — Avoue que tu es une sorcière ! — je ne le suis pas ! Le juge fait un geste, les pinces arrachent des lambeaux de chair des bras, des pieds. — pitié ! crie la malheureuse ! — avoue que tu es une sorcière ! Si tu continues à nier, je vais donner l'ordre qu'on t'arrache les oreilles, le nez, puis qu'on te crève les yeux ! Vaincue, la jeune fille se met à crier. — je suis une sorcière ! — tu le reconnais ? jubile le juge d'instruction — oui, mais ne me faites plus souffrir ! Il fait un geste au bourreau qui s'éloigne. — maintenant tu vas répondre à toutes mes questions ! — je dirai ce que vous voudrez ! Le juge l'interroge sur ses potions magiques et ses prétendus crimes (vol de bétail, incendies, maladies provoquées) puis en vient à l'accusation suprême : le commerce avec le démon. — tu étais l'amante du démon ! — oui, avoue la jeune fille. Elle l'aurait rencontré un jour, alors qu'elle revenait des bois. Il s'était présenté à elle sous la forme d'un beau jeune homme habillé de noir, il l'aurait séduite, puis il lui aurait avoué sa véritable identité. Elle a accepté de faire allégeance à Satan et depuis, elle a acquis des pouvoirs qui lui ont permis de devenir sorcière. Reconnue coupable, Anne de Chantraine est condamné au bûcher. Elle est brûlée vive le 18 octobre 1622. (à suivre...)