Fait n Il est navrant de le dire et de le redire : le football algérien est tombé très bas à cause de maux qui ont fini par le pourrir jusqu'à la moelle. Car aux déconvenues sportives, qui reflètent finalement le niveau réel d'une discipline que ce soit au niveau des sélections nationales ou au niveau des clubs, viennent s'ajouter les affaires de corruption, de magouilles, de violence, de mauvais arbitrage, d'une programmation catastrophique et d'autres facteurs qui entraînent le sport roi dans la boue. Les dernières déclarations des dirigeants de l'OMR El-Anasser au sujet d'une tentative de corruption de la part de leurs homologues oranais du MCO sont d'une extrême gravité au point de provoquer la réaction de la Ligue nationale de football (LNF) du président Ali Malek, d'habitude tatillonne devant de tels faits. En écoutant, hier sur la Radio nationale, les déclarations du président Attia de l'OMR on croyait rêver : «Des dirigeants du MCO ont pris contact avec quatre de mes joueurs pour essayer d'arranger le match. J'étais avec eux dans la chambre d'hôtel où l'équipe était en mise au vert lorsque cela s'est passé la veille du match. Il y a même un début d'enregistrement, je ne sais pas s'il est valable devant la justice. Je ne citerai pas les noms de ces joueurs, mais ces derniers sont prêts à témoigner au niveau de la FAF. L'entraîneur Biskri n'était d'ailleurs pas au courant des détails de cette histoire car on a voulu le tenir loin de cela.» Pour étayer ses dires, le président olympien évoquera également la modique somme de 4 millions de dinars qu'aurait offerte les Oranais aux joueurs s'ils venaient à lever le pied. Attia est relayé par Souileh, l'ancien joueur du club, qui a cité nommément le président Djebbari et un autre dirigeant qui sont entrés en contact avec lui la veille du match à 16 heures, affirmant dans la foulée que les joueurs contactés, en présence de leur président, ont simulé une combine pour débusquer les dirigeants oranais. Pour sa part, Mustapha Biskri, le coach de l'OMR, se contentera de répéter ce qu'il avait dit la semaine dernière, à savoir que des choses extra-sportives se sont passées durant la semaine au point de perturber la concentration de ses joueurs qui ont perdu leur match. Le président de la LNF, Ali Malek, s'est indigné de ces déclarations et a souligné leur gravité qui touche directement la crédibilité de notre football. Il indiquera d'ailleurs que les deux présidents des deux clubs seront convoqués demain pour être auditionnés par la ligue au sujet de cette affaire. Quant au président Djebbari, il s'est dit surpris par ces accusations et rejette la balle dans le camp de l'OMR : «Le mal est en eux, ils n'ont qu'à payer leurs joueurs et assainir la situation qui prévaut au sein de leur club. Moi, je n'ai pas besoin de donner de l'argent pour gagner un match. L'argent, je l'ai donné à mes joueurs qui ont touché 10 millions de centimes chacun pour avoir gagné sur le terrain.»