Vox populi n Les opérations de vote pour des élections législatives anticipées ont débuté ce dimanche matin, avec en lice le chef de la droite, Silvio Berlusconi, en quête d'un troisième sacre. Les quarante-sept millions d'électeurs italiens sont appelés aux urnes pour élire 630 députés et 315 sénateurs. Et confier éventuellement pour la troisième fois en 14 ans la direction du pays au populaire, mais excentrique chef de la droite, le vétéran Silvio Berlusconi. Les derniers sondages autorisés ont prédit un retour au pouvoir pour un troisième mandat du milliardaire italien, âgé de 71 ans, avec cependant une majorité incertaine au Sénat qui pourrait l'obliger à négocier des alliances. Face à lui, l'ex-maire de Rome, âgé de 52 ans, qui se présente pour la première fois à un mandat national, a réussi à remonter une partie de son handicap, mais l'écart entre les deux concurrents s'est stabilisé autour de 6 points, selon les derniers sondages publiés il y a 15 jours. Ces élections anticipées ont été provoquées par la chute du gouvernement de Romano Prodi, élu de justesse à la tête d'une coalition de gauche en avril 2006. Les téléphones portables et les appareils photo sont interdits dans les isoloirs. Photographier son bulletin de vote une fois coché pour s'en servir comme preuve est une pratique courante dans les régions où la mafia a de l'influence sur la vie politique et négocie des voix d'électeurs, en particulier dans le sud du pays. Les premières projections des télévisions seront connues, demain, lundi mais les résultats officiels pourraient se faire attendre jusqu'à mardi prochain notamment si la lutte entre les deux principaux partis pour la majorité au Sénat s'avère aussi serrée que l'ont prédit les sondages. Pour prendre sa revanche de la courte défaite subie en 2006 face à Romano Prodi, Silvio Berlusconi a créé une grande formation à droite, le Peuple de la Liberté (PDL) et appelé les Italiens au vote utile en leur demandant d'éviter de porter leurs voix sur les petites formations de droite ou d'extrême droite. Face à lui, Walter Veltroni a également constitué une seule formation, le Parti démocrate (PD), qui a regroupé les deux principaux partis du centre gauche. Il n'a pas souhaité s'allier aux communistes et aux verts qui se présentent ensemble dans une alliance baptisée «L'arc-en-ciel » créditée par les derniers sondages de 5,8% des intentions de vote. L'UDC, une formation centriste et catholique jadis alliée de Berlusconi et créditée de 5 à 7% des intentions de vote, a choisi de courir seule dans l'espoir de se retrouver en position d'arbitre dans le cas d'un «pareggio» (match nul) entre le PD et le PDL.