Le président italien, Giorgio Napolitana, tentait hier encore de trouver une voie de sortie de crise. La perspective d'élections anticipées pour sortir de la crise se renforçait hier en Italie alors que les tractations menées par le président de la République, Giorgio Napolitano, avec les dirigeants de partis politiques ont repris et doivent se terminer ce soir. La Ligue du Nord, parti populiste allié du leader de la droite, Silvio Berlusconi, a appelé, comme prévu, à des «élections immédiates» à l'issue de son entrevue avec le chef de l'Etat. «Le système est bloqué: plus on retarde le retour aux urnes et plus on inflige de dommages au pays», a déclaré à la presse, Roberto Maroni, un responsable de la Ligue (4,6% des voix aux dernières législatives) qui était accompagné du chef de ce parti, Umberto Bossi. Seul formation d'opposition ouverte à la solution d'un gouvernement technique, l'UDC (centre-droit, 6,7% des voix) a demandé au chef de l'Etat «un gouvernement de pacification formé des (personnalités) les plus responsables du centre-gauche et du centre-droit», par la voix de son président Pier Ferdinando Casini. Le secrétaire de Refondation communiste (5,8% des voix), Franco Giordano, a lui aussi annoncé avoir demandé «un gouvernement provisoire pour débloquer» la réforme électorale. Le chef de l'Etat est opposé à un retour aux urnes sans réforme du mode de scrutin, le système actuel aboutissant à des majorités fragiles et ingouvernables comme l'a montré le gouvernement de Romano Prodi, qui a dû jeter l'éponge après 20 mois de pouvoir seulement. «La dernière chance: Marini (président du Sénat) chef du gouvernement jusqu'en juin», titrait, hier, le Corriere della Sera, affirmant que M.Napolitano allait tenter «jusqu'au bout» de convaincre ses interlocuteurs de la nécessité d'un «exécutif temporaire chargé de la seule réforme électorale avant des élections anticipées en juin». Un éditorial de ce même quotidien, le plus gros tirage de la presse italienne, appelle cependant à «ne pas perdre davantage de temps». «Un gouvernement de transition n'a de sens que s'il peut compter au Parlement sur une majorité confortable et transversale. Si Berlusconi refuse de l'appuyer, ce gouvernement sera tout, sauf ce que le président souhaitait pour le pays», écrit Sergio Romano, éditorialiste du quotidien. Toutes les déclarations de Silvio Berlusconi laissent penser qu'il refusera un gouvernement de transition. Le leader de la droite et ex-chef du gouvernement (2001-2006) a encore agité ce week-end la menace de «millions» de manifestants à Rome pour réclamer des élections, si le chef de l'Etat devait choisir une autre solution. Il est déjà en campagne électorale comme le montre hier la une du quotidien de la famille Berlusconi, Il Giornale, qui titre sur les «sept points» du programme du «Cavaliere» (baisse des impôts, réforme de la justice, lutte contre la criminalité, etc.). La gauche, qui plaide pour un gouvernement technique et dont le dirigeant Walter Veltroni a fait appel ce week-end «au sens de la responsabilité nationale de toutes les forces politiques», ne semble guère croire à cette solution. La journée d'aujourd'hui s'annonce cruciale puisque les deux principaux dirigeants politiques, Silvio Berlusconi et Walter Veltroni, seront reçus à la présidence.