Choix Tout le monde s?accorde à favoriser les transports en commun, à Oran et sa périphérie. En effet il n?y a pas d?autre solution, devant l?augmentation constante du nombre d?usagers qui utilisent ce moyen de transport actuellement en deçà de la demande réelle des citoyens. La Régie communale autonome des transports urbains d?Oran (Rcatuo) s?évertue à exploiter 150 kilomètres et fait circuler à peine quelques bus brinquebalants. Le nombre de véhicules actuellement exploités par cette régie ne se limite plus qu?à une dizaine. Les cent autres, constituant ce qui reste de son parc roulant, sont immobilisés pour de plus ou moins longues durées et pour diverses raisons (absence de pièces de rechange ou de maintenance). En 1993, cette Régie communale de transport urbain, créée en 1965, possédait 149 véhicules, sur lesquels elle exploitait une centaine de bus. Aujourd?hui, les quelque 500 personnes qui s?étaient employées à nous faire gagner n?importe quel point d?Oran, soulèvent des questions et font grise mine. Ainsi, et devant de tels constats, de nombreuses interrogations s?imposent, dont celles concernant la durée de survie d?une régie irrémédiablement condamnée à disparaître ? concurrence du privé oblige ? si des solutions idoines ne sont pas envisagées dans le très court terme. Il est même difficile d?imaginer le contraire, car aujourd?hui, cette machine agonisante est au bord de la faillite. Selon ses responsables, qui estiment qu?ils sont confrontés à une concurrence déloyale, il n?en reste pas moins que la mauvaise gestion et l?état défectueux des bus sont, pour une grande part, les raisons de cette faillite. Cette «concurrence déloyale» leur est opposée par une centaine d?opérateurs privés et plus de 400 bus flambant neufs qui leur disputent les «meilleurs tronçons» d?un circuit de 26 lignes, alors que la Rcatuo dessert les sections aux configurations géographiques les plus impitoyables pour son vieux matériel roulant. Les 1 790 961 233 voyageurs transportés entre 1965 et 2000 ne seront plus qu?un souvenir de vieux routiers formés sur le tas et sur le point de prendre leur retraite. Le matériel roulant, nous explique-t-on, est soumis à de nombreuses contraintes. Au travail de l?usure, on ajoute aussi le problème de la surcharge légendaire à laquelle sont soumis les bus de la Régie et du privé. Les responsables de la Rcatuo nous laissent ainsi imaginer ce qui arrive aux dix coussins d?air que compte chaque bus, et qui coûtent 40 000 dinars pièce. On nous cite également le cas de pièces spécifiques introuvables sur le marché local. Pour ce qui des véhicules articulés, communément appelés bus-accordéons, la Rcatuo a procédé à l??importation de 25 unités qui, ont, depuis, rejoint le cimetière des autres carcasses ou? des destinations inconnues. Après avoir reconnu que le déficit est flagrant, les responsables nous signalent que l?entreprise ne bénéficie plus de subventions. Ils ajoutent, en substance, qu?une aide de cinq milliards de centimes a été «injectée» par l?APC d?Oran pour «éponger certaines dettes». Des travailleurs ont même avancé que, par des attributions complaisantes de lignes présentant les meilleures conditions d?exploitation que délivre la direction du transport, on enfonce un peu plus la Régie dans les difficultés financières. C?est ainsi que devant cette «indifférence» dans le traitement des opérations, la Rcatuo a demandé que les problèmes intrinsèques au transport en commun à Oran soient traités sur un pied d?égalité. En effet, nous est-il précisé : «Pourquoi serions-nous les seuls à transporter gratuitement les handicapés, les pompiers et les policiers, alors que le privé, qui dispose des meilleures lignes, se permet le luxe de fixer des tarifs qui l?arrangent et d?exploiter, suivant le taux d?usagers existant, la ligne la plus rentable ?». En définitive si l?usager oranais semble condamné aux délices d?un transport en commun serré, la Rcatuo doit préparer l?avenir en créant de nouvelles lignes, en renouvelant son matériel et en modernisant ses stations. Il faut, aussi, assurer l?entretien et les réparations des voies et des abribus, accroître le confort et la sécurité des passagers?