"Transport" La deuxième tranche d?augmentation de 50% des prix des prestations de taxi est entrée en vigueur le 1er juillet en cours. Tous les chauffeurs de taxis n?ont cependant pas encore mis en application cette augmentation de crainte, dit l?un d?eux, «de voir les usagers déserter totalement ce moyen de transport». «Pour lui comme pour d?autres, il faut laisser aux citoyens le temps de s?habituer à l?augmentation appliquée en janvier avant de leur en asséner une autre.» Ce qui est sûr, c?est que les chauffeurs de taxi ont jusqu?au 15 août, dernier délai, pour remettre à jour leur compteur conformément à la nouvelle tarification. En janvier dernier, une première tranche d?augmentation de 50% des tarifs a été obtenue par le syndicat des chauffeurs de taxi après que ce dernier eut menacé de recourir à la grève si ses doléances ne sont pas acceptées, c?est-à-dire une hausse de 100 %. Toutefois, les professionnels se sont rendu compte, au fil des mois, que cette décision a poussé les citoyens à bouder quelque peu ce moyen de transport. Mais alors à qui profite cette hausse ? Car ni les transporteurs, ni les usagers ne sont satisfaits. Si les professionnels n?ont presque plus de parade pour pallier la baisse de fréquentation de taxi, les usagers, quant à eux, n?ont pas hésité longtemps avant de faire d?autres choix. Pour les petites distances, c?est le retour à la marche qui est privilégié. Pour les autres, ce sont les transports en commun qui sont sollicités. En conséquence de la hausse des tarifs, les bus, qu?ils soient privés ou publics, se retrouvent bondés à certaines heures de la journée, comme il nous a été donné de le constater. Des cohortes d?usagers se forment sans cesse aux stations de bus d?Alger que ce soit au niveau de la place Audin, de la place des Martyrs ou encore celle du 1er Mai. Pourtant, même cette solution est loin de satisfaire tout le monde à cause du schéma d?organisation des transports collectifs. En effet, ces derniers n?assurent leurs dessertes que dans les avenues principales alors que les quartiers situés à la périphérie sont ignorés par la direction du transport. Dans ce cas, il ne reste que le taxi pour conduire les usagers à leur lieu de travail ou de résidence, quitte à solliciter davantage leur budget. Les chemins de fer sont, eux aussi, loin de répondre aux besoins spécifiques des citoyens puisque le tracé de la voie ferrée longe pratiquement la côte est d?Alger et pas du tout la côte ouest et encore moins les hauteurs d?Alger à cause de leur configuration géographique. Il apparaît donc qu?il est pour le moins difficile dans certains cas de se passer des services d?un taxi et que le citoyen se trouve dans l?obligation de s?acquitter de tarifs élevés en l?absence d?autres alternatives. En tout état de cause, les transports en commun ont longtemps été délaissés notamment à Alger, ce qui a conduit l?Etusa à la dissolution. Ce n?est que depuis une année que la flotte a été renouvelée grâce à de nouveaux apports en bus de marque Vanhool, assurant ainsi un minimum de commodités à l?usager. Ce dernier est néanmoins contraint à de longues attentes aux stations avant de voir pointer le moyen de locomotion tant recherché.