Plusieurs dizaines d'Egyptiens, blessés au cours de manifestations la semaine dernière dans la cité industrielle de Mahalla, sont maintenus en détention et enchaînés à leur lit d'hôpital, a dénoncé, hier, dimanche, une ONG égyptienne des droits de l'Homme. L'Initiative égyptienne pour les droits personnels (Iedp) souligne qu'enchaîner des blessés à leur lit d'hôpital constitue une violation de la loi égyptienne, du droit international et de la déontologie médicale. «Les victimes de la brutalité policière doivent être soignées et non subir plus de violations», souligne une responsable du Programme des droits de l'Homme à l'Iedp. «C'est scandaleux que ces violations soient commises et qu'il n'ait eu aucune objection de la part de magistrats ou des médecins de l'hôpital», a-t-elle poursuivi. Des journaux égyptiens ont publié, hier, des images montrant des blessés lors des manifestations enchaînés par les bras ou les jambes à leur lit d'hôpital, des pratiques habituelles dénonce l'Iedp. «Une personne en bonne santé court le risque de graves complications si ses mouvements sont restreints pour de longues périodes», a souligné l'ONG. «Ces risques sont exacerbés si la personne est déjà blessée ou malade, et le syndicat des médecins a le devoir légal de mettre fin à cette pratique nuisible et contraire à l'éthique.»