Résumé de la 3e partie n Aïcha – sur le conseil de ses voisines jalouses – allume une lampe la nuit et découvre, sur le torse du Djinn, des clés de différentes portes. Cédant à la curiosité, elle les ouvre, provoquant ainsi la mort du Djinn... Un jour, épuisée, elle s'arrêta près d'une source. Elle se désaltéra et s'allongea pour se reposer quand elle entendit deux colombes parler. L'une disait à l'autre : — Qatar Ben Matar devait se marier, seulement sa fiancée a rompu le serment, et, curieuse, elle est allée ouvrir les portes interdites. Elle l'a tué. Les Djinns l'ont précipité dans un monde qui n'est pas d'ici. Il est enterré dans ce pays qui est là-bas. Mais si sa fiancée le recherchait, elle pourrait le ressusciter. Il lui faudrait trouver sa tombe pour l'éventer nuit et jour pendant quarante jours. Il ne faudrait pas qu'elle se laisse emporter par le sommeil. Il ressuscitera alors et épousera celle qu'il verra en ouvrant les yeux. Aïcha entendit la conversation des colombes et prit la direction indiquée. A force de chercher et grâce aux indications des colombes, elle finit par découvrir le pays. Elle trouva la tombe, s'installa à la tête de la sépulture et se mit à éventer. Elle éventa, éventa sans relâche, en luttant contre le sommeil qui grandissait. Au quarantième jour la tombe bougea. C'est à cet instant que le sommeil triompha et elle sombra. Qatar Ben Matar se réveilla, se releva et regardant autour de lui, trouva une négresse qui venait d'arriver. Il l'emmena avec lui et l'épousa. Lorsque Aïcha se réveilla, elle se retrouva seule comme par le passé. Elle se remit à pleurer, à errer et chercher en interrogeant les gens autour d'elle. Elle finit par trouver le palais où vivait Qatar Ben Matar avec sa femme. Elle se fit engager comme bergère. La négresse, heureuse, ne manquait de rien avec un mari comme Qatar Ben Matar jusqu'au jour où on rapporta à ce dernier : — Une femme d'une grande beauté est là. Elle garde le troupeau de chamelles et elle est arrivée en te cherchant. Il alla lui rendre visite et l'interrogea : — Dis-moi femme que cherches-tu ? — Sidi ! Monseigneur ! Permets-moi de tout te raconter. — Je t'écoute, dit-il intrigué. Elle lui raconta tout depuis le commencement : comment elle avait ouvert les portes, comment elle avait entendu la conversation des colombes, comment le sommeil l'avait saisie au quarantième jour et tout le reste. — Oui, c'est bien moi, dit-il. Et il appela la négresse : — Dis ! C'est toi qui as éventé ma tombe pendant quarante jours ? — Non ! révéla la négresse. Moi, je venais d'arriver quand tu as ressuscité. Cette femme était endormie près de la tombe avec un éventail à la main. Mais tu m'as regardée et demandée en mariage et je n'ai fait que t'obéir sans bien comprendre, ô Monseigneur. Qatar Ben Matar recouvra la mémoire et épousa Aïcha Bent El-Hattab. Pour ses noces, elle reçut tout ce qu'elle avait vu se préparer en ouvrant les portes. Des merveilles et des merveilles.