Résumé de la 104e partie n Dennis accepte d'aider Nelly juridiquement. Cette dernière accroche le micro à sa veste et s'apprête à rencontrer Tim. Elle éjecta la cassette et la plaça dans le magnétophone qu'Alvirah lui avait confié en même temps que la broche. Elle poussa le bouton de lecture. Sans résultat. «Je crois que vous avez parlé de moi à votre amie Alvirah, dit Dennis. Elle m'a appelé il y a quelques minutes. Elle m'a dit que vous sembliez avoir du mal à vous débrouiller avec le micro.» Nelly sentit sa main trembler. Elle n'avait pas fermé l'œil de la nuit. Sa part des gains était peut-être à sa portée. Mais si l'appareil ne fonctionnait pas, tout espoir était perdu. Elle ne s'était pas permis de verser une seule larme durant cette année. Mais soudain, à la vue de l'inquiétude sur le visage de Dennis O'Shea, elle crut qu'elle allait éclater en sanglots. «Montrez-moi comment m'y prendre», dit-elle. Ils passèrent les dix minutes suivantes à s'exercer. Brancher et éteindre le micro, prononcer quelques mots, écouter, recommencer. Il suffisait de manier d'un geste ferme le petit interrupteur. Nelly finit par déclarer : «J'ai compris. Merci, Dennis. — Il n'y a pas de quoi. Nelly, si vous arrivez à leur faire dire qu'ils vous ont roulée et à les enregistrer, je les ferai citer devant le tribunal des affaires matrimoniales avant même qu'ils aient compris ce qui leur arrive. — Mais ils vont partir s'installer en Floride. — Les billets sont émis à New York. Laissez-moi m'occuper de cette question.» Il attendit avec elle devant l'ascenseur. «Vous savez quel bus prendre ? — Ce n'est pas très loin de Christopher Street. Je peux y aller à pied.» Alvirah eut une matinée chargée. A huit heures, elle avait entrepris de faire le ménage dans l'appartement, bien qu'il fût impeccable. A neuf heures moins le quart, elle s'était interrompue pour chercher le numéro de téléphone de Dennis O'Shea et le prévenir que Nelly semblait ne pas maîtriser complètement le fonctionnement de l'enregistreur. Sa mission accomplie, elle se remit à astiquer ce qui l'était déjà. Pour Willy, c'était le signe manifeste qu'elle était préoccupée. «Qu'est-ce qui te tracasse, ma chérie ? finit-il par demander. — J'ai un mauvais pressentiment, avoua-t-elle. — Tu as peur que Nelly ne sache pas faire fonctionner l'enregistreur ? — Ça m'inquiète en effet, et aussi qu'elle ne parvienne pas à leur tirer un mot ; mais surtout je crains qu'ils lui disent tout et qu'elle ne parvienne pas à les enregistrer.» Nelly devait rencontrer son ex-mari et Roxie à dix heures. A dix heures trente, Alvirah s'assit et resta le regard rivé sur le téléphone. A dix heures trente-cinq il sonna. C'était Cordelia qui cherchait à joindre Willy. «Une de nos vieilles pensionnaires a une fuite dans le plafond de sa cuisine, dit-elle. Tout l'appartement sent le moisi. Est-ce que tu peux m'envoyer Willy ? — Plus tard, Cordelia. Nous attendons un coup de fil important.» Alvirah savait qu'elle ne se débarrasserait pas de sa belle-sœur sans plus ample explication. «Tu aurais pu me le dire plus tôt, dit sèchement Cordelia. Il ne me reste plus qu'à prier le Seigneur.» (à suivre...)