Questions n Pour en savoir plus sur ce problème de démolitions, nous nous sommes rapprochés des autorités locales. Rencontré dans son bureau, le président de la commune de Tipaza, Abdelkader Bouarabaoui, qui a déjà exercé la même fonction dans la même commune du temps du parti unique, nous a précisé que les démolitions qui se font actuellement n'ont jamais touché les citoyens qui occupent leurs maisons primaires. «En 2007, quelque 80 villas ont été démolies au niveau de la plage bleue et dont certaines appartenant à des récidivistes qui avaient construit, encore une fois, bien qu'on leur ait envoyé des mises en demeure, car c'étaient des résidences secondaires comme celles qui ont été démolies cette année», nous a expliqué le P/APC. «Je ne vois pas pourquoi ils ne se sont pas présentés à nos services pour qu'on les oriente avant de prendre la décision de construire à coups de milliards. C'est une aventure. Étant donné qu'ils ont leurs actes de propriété publiés et enregistrés pourquoi ne sont-ils pas venus demander leur permis de construire ? S'ils voient que la commune les a réellement lésés, c'est à la justice de trancher», a-t-il repris se désolant de voir une bonne partie d'El-Beldj, Zone d'expansion touristique (ZET ) «agressée». Ce phénomène, qui perdure depuis la décennie noire selon le président de l'APC, a vu la réalisation, de manière illicite, de plus de 300 villas dont une partie a été démolie, car il fallait, selon lui, se référer à la partie technique et même en matière de ferraillage pour toute construction. «Il est impératif que le citoyen passe par la demande du permis de construire, d'autant que la zone de Tipaza est une zone sinistrée. Et il doit passer avant par l'étude pour voir sa conformité avec la parcelle réelle achetée et si ce projet de construction ne se trouve pas sur un plan étatique d'utilité publique», a-t-il repris. Le P/APC nous a, par ailleurs, annoncé qu'une vingtaine d'autres constructions vont incessamment être démolies à El-Beldj. «On a suivi les directives et décisions du wali et du chef de daïra pour la démolition et on n'a pas démoli des maisons occupées par des citoyens. Ce sont des maisons secondaires. On leur a envoyé des mises en demeure et l'inspecteur de l'urbanisme ne les a pas trouvés sur les lieux. C'est-à-dire que ces gens n'y habitent pas. Les décisions de démolition sont au nom d'inconnus», nous a déclaré le premier vice-président de la commune Brahim Hachiad. Le P/APC s'est désolé de la vente de certains lots sans documents officiels. «Certains acheteurs ont peut être été induits en erreur sur la parcelle réelle à vendre. Ce n'est pas notre faute si certains achètent sans acte de propriété. J'ai reçu une cinquantaine de citoyens auxquels j'ai expliqué que nous n'avons pas démoli des résidences primaires mais des constructions secondaires sur un bien domanial et cadastré.»