Position n Il est nécessaire d'engager une réflexion pour doter chaque mosquée d'un type d'architecture assujetti à des références et à des normes traditionnelles, estime le ministre. Les travaux du premier colloque international sur «les dimensions civilisationnelles de la construction des mosquées en Algérie, spécificité de la mosquée Abdelhamid-Ibn-Badis à Oran» se sont ouverts samedi à l'Université des sciences et de la technologie (USTO) Mohamed-Boudiaf d'Oran. Cette rencontre a été marquée par la présence des ministres de l'Habitat et l'Urbanisme, Noureddine Moussa, des Affaires religieuses et des Waqfs Bouabdallah Ghlamallah, de la Formation et de l'Enseignement professionnels, El-Hadi Khaldi, ainsi que du secrétaire général du ministère de la Petite et Moyenne entreprise et de l'Artisanat, Lakhdar Guenoune. Dans une allocution d'ouverture, M. Ghlamallah a indiqué que les protagonistes de cette rencontre «sont les ingénieurs, les architectes et les urbanistes qui seront chargés de finaliser le décor et les apparats de la mosquée Abdelhamid-Ibn-Badis d'Oran dont le gros-œuvre a pris fin». Devant une assistance composée d'urbanistes, d'architectes et d'ingénieurs, il a souligné que le décor de cette future mosquée doit s'inspirer du patrimoine arabo-musulman et de la richesse de la culture algérienne, ajoutant que ce lieu de culte doit bénéficier d'un décor qui fera de lui un patrimoine et un livre ouvert qui inspirera tous ceux qui veulent apprendre la conception de mosquées. Abordant cette rencontre de deux jours, M. Ghlamallah a indiqué qu'elle constitue une opportunité pour écouter les propositions des spécialistes et doter la mosquée Abdelhamid-Ibn-Badis d'un décor qui fera d'elle une école et «un modèle unique en son genre, en mesure de servir de référence pour des projets similaires à l'avenir». Pour sa part, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme a longuement abordé les étapes historiques des grandes mosquées dans le monde et en Afrique du Nord, mettant en exergue les spécificités architecturales et décoratives des mosquées en Algérie «qui sont le fruit du génie de l'humanité». Le ministre a estimé que le colloque d'Oran constitue une bonne occasion d'échange d'expériences en matière de conception de ce genre de lieux de culte. Evoquant la construction de mosquées par l'Etat, les collectivités locales et les citoyens par le biais d'associations, M. Moussa a énuméré une série de contraintes urbanistiques. «Plusieurs mosquées suscitent aujourd'hui des interrogations en matière d'architecture, d'emplacement et de style de construction, ce qui est contraire à la réalité, puisque l'Algérie dispose de suffisamment d'architectes qui peuvent faire le suivi de ce type de construction», a-t-il déclaré. Dans ce cadre, il a affirmé qu'il est aujourd'hui nécessaire d'engager une réflexion pour doter chaque mosquée d'un type d'architecture assujetti à des références et à des normes traditionnelles, «par le recours aux matériaux de construction disponibles, les styles d'architecture et de concrétisation conformes aux spécificités géographiques et climatiques de chaque région». Dans ce même contexte, il a appelé à faire de ces lieux de culte des modèles qui reflètent l'authenticité aussi bien dans la forme que dans la rigueur dans les domaines scientifique, esthétique de la construction et de la gestion, avant de recommander d'éviter l'imitation stérile et le recours à trop de décor et de forme dans la conception des mosquées.