Le processus de réhabilitation du quartier historique de la Casbah d'Alger a amorcé un virage important en décembre 2007. A la suite de la mort dramatique de deux enfants dans la chute d'un mur, le wali d'Alger a pris la décision de confier le dossier à la direction de la culture alors que, jusque-là, il était géré par la wilaya. La direction de la culture a immédiatement lancé des études portant identification des travaux d'urgence à effectuer. Ce travail aurait dû se faire sept ans plus tôt. En 2001 en effet, un bureau d'études sur demande de la wilaya, avait élaboré un plan permanent de sauvegarde, préconisant des travaux d'urgence comme première étape à la restauration. Cinq ans plus tard, le plan devenu obsolète, l'Assemblée populaire de wilaya a dégagé une enveloppe de 10 millions de dinars pour «une mise en conformité». Celle-ci est devenue nécessaire à cause de l'élargissement du périmètre sauvegardé (touchant actuellement trois communes) et l'entrée en vigueur de la loi 98-04 relative à la protection du patrimoine, dont des textes d'application sont publiés en 2003. L'identification des actions urgentes enregistre du retard. Et à l'exception de quelques palais et mosquées qui sont réhabilités ou en travaux, rien d'important n'est entrepris. Personne ne parle encore de restauration. «Nous sommes en phase d'intéressement», indique-t-on. On ne parle pas encore d'argent parce que l'organisation fait encore défaut. Objet de plusieurs plans d'aménagement depuis au moins 1981, la Casbah, classée patrimoine mondial en 1992, attend un véritable engagement de l'Etat.