Sournoiserie n Selon la direction de la culture et la fondation Casbah, des occupants illégaux font tout pour que «leur» bâtisse s'effondre pour espérer bénéficier d'un logement au titre de sinistré. Jouant au chat et à la souris sur plusieurs registres du dossier «Casbah», les positions de principe des pouvoirs publics et de la Fondation convergent néanmoins sur un point : les occupants illégaux. Même si les deux parties évitent d'avancer des statistiques à ce sujet parce qu'il n'en existe pas officiellement, il demeure clair que les squatteurs jouent un rôle important dans la dégradation du site. «Lors de sa création, la Fondation s'était fixé comme objectif la réhabilitation et la sauvegarde de la vieille ville d'Alger, qui avait déjà subi d'importantes dégradations. Ces dégradations étaient dues et sont encore dues, d'une part, au vieillissement normal des matériaux aggravé par le manque d'entretien et, d'autre part, au surpeuplement et aux dégradations volontaires commises par certains ‘'citoyens'' qui n'étaient venus habiter à la Casbah que pour paraître mal logés et bénéficier ainsi d'un logement social», relève un document de la Fondation. Le squat a été rendu possible à la suite du programme d'évacuation du quartier initié du temps du gouvernorat et mis en pratique dès le 23 février 1998. Après l'évacuation de plus de 800 familles (selon la Fondation), ce programme a été suspendu après la dissolution du gouvernorat (mars 2000). Des centaines de bâtisses sont ainsi restées vides et clôturées pour éviter leur réoccupation. L'absence d'initiative allant dans le sens de la réhabilitation des douirate évacuées a ouvert les portes à toutes les dérives. La Fondation a livré son constat dès octobre 2001 : «Les maisons évacuées et murées ne sont plus entretenues et risquent de se dégrader encore plus vite. Certaines rendues accessibles par l'effraction des portes ou des fenêtres, sont devenues un terrain de jeu pour les enfants et subissent parfois des actes de vandalisme tels que les vols de portes, de volets, de robinetterie ou de faïence. Des maisons ont été réoccupées, soit par les anciens locataires soit par d'autres personnes et ce, sous l'égide de l'Apc dans plusieurs cas. «Pour boucler la boucle, des constructions illicites ont été érigées dans un périmètre censé être protégé et des extensions ont été réalisées sur les terrasses pour héberger de plus en plus de personnes. «C'est aux pouvoirs publics de trouver une solution», indique le secrétaire général de la Fondation, Amour Abdelkader. A la direction de la culture, on se veut plus explicite. «Il y a des squatteurs qui empêchent les bureaux d'études et les entreprises de faire leur travail. Ils souhaitent l'effondrement de la bâtisse pour espérer bénéficier d'un logement alors qu'ils n'ont aucun papier prouvant leur résidence dans le quartier», affirme Farid Fettouche, chef de service patrimoine.