Parmi les légendes expliquant l'origine de cette fête, on trouve, à Tlemcen, cette légende rapportée, au siècle dernier, par Destaing. Au temps de Jésus, un homme avait perdu sa femme. Il était si triste que Jésus se rendit à son tombeau et la ressuscita. L'homme, fou de joie, récupère sa femme, appelée ‘Ainçra, et retourne chez lui. Cependant, un jour, alors que son mari faisait la sieste, le roi de la contrée croise ‘Ainçra. Elle lui plaît et la persuade de le suivre dans son palais. Un berger, témoin de la scène, en informe le malheureux époux. Il se rend au palais et cherche sa femme qui feint de ne pas le reconnaître. Elle va également renier son mari, devant une assemblée de juges. Les juges, après avoir écouté le mari, demandent à la femme de redescendre dans son ancienne tombe, demeurée ouverte. C'est alors que sur ordre de Jésus, la tombe se referme. Une épaisse fumée en sort et recouvre les arbres voisins. Cette année-là, les arbres donnèrent de beaux fruits. On trouve encore l'histoire d'une femme, juive ou non, ayant commis une turpitude (le plus souvent l'inceste), qui est condamnée à mourir, brûlée vive. Les fumées qui se dégagèrent du bûcher enveloppèrent les arbres qui cette année-là donnèrent de beaux fruits. C'est de là, dit la légende, qu'on a pris l'habitude, au solstice d'été, d'enfumer les arbres et les cultures pour obtenir des récoltes abondantes.