Dans un autre récit, un homme est allé trouver Ibn Sîrîn pour lui raconter son rêve : «En rêve, je me suis vu en train de boire de l'eau fraîche sortant d'une brèche de mon habit !» Le célèbre interprète lui dit : «Crains Dieu, et ne t'isole pas avec une femme inconnue !» L'homme lui répondit : «Cette femme est ma fiancée, j'ai bien l'intention de l'épouser bientôt !» Dans l'oniromancie musulmane, la mer représente un homme puissant et craint. C'est le dirigeant d'un pays, ce sont aussi les magistrats qui jugent les hommes ou les savants dont l'autorité est reconnue et fait école. Certains auteurs y voient également les chefs de clans et les patriarches qui ont des pouvoirs sur des personnes et décident de leur sort. Quand la mer est calme et qu'on se plaît à la regarder, les hommes qu'elle représente sont, en dépit de leur pouvoir, des personnages avenants ; en revanche, si la mer se fâche et qu'elle précipite sur le rivage ses vagues, on aura à essuyer la colère des puissants, voire leur tyrannie. Toujours dans l'interprétation de la mer par les hommes puissants, l'eau représente leurs richesses ; les poissons et les animaux qui y vivent, leurs sujets ; les flots leurs ordres et leurs lois ; les navires leurs armées ; les vents qui soufflent et qui poussent les navires, les activités qu'ils suscitent. On dit aussi que les navires représentent le commerce et les activités, les marchés et la circulation des biens. Se voir sur l'un d'eux peut indiquer un voyage, mais aussi la réalisation d'une bonne affaire.