Optique n Faut-il s'attendre à quelque chose de vraiment révolutionnaire de ce brainstorming qu'organise le MJS en collaboration avec la FAF, aujourd'hui et demain, pour sortir la balle ronde algérienne de sa crise profonde ? La situation de notre football s'est tellement dégradée, au point que tous ceux auxquels on a posé cette question se sont révélés sceptiques : il faut beaucoup plus qu'un brainstorming ou des assises pour faire de nouveau décoller une discipline malade de ses hommes et des maux qui la rongent depuis près de deux décennies. Des assises, il y en a eu déjà du temps du défunt Rachid Haraïgue, alors président de la FAF, sous l'ère de Sid Ali Lebib, ministre de la Jeunesse et des Sports, mais où sont passés les attendus et autres recommandations, se demande-t-on à chaque fois que ce sujet revient à la une de l'actualité ? L'histoire retiendra que le ministre Hachemi Djiar a fait preuve de bonne foi en essayant de recadrer les choses, en organisant des ateliers à thèmes où seront débattus plusieurs aspects liés au développement de la discipline comme la formation, le système de compétition, l'encadrement technique, les infrastructures, les centres de formation, la corruption, la violence dans les stades et d'autres volets aussi importants. Des experts, des spécialistes, des responsables et des techniciens vont émettre chacun son diagnostic, sa vision des choses et une batterie de solutions, dont une bonne partie est déjà connue puisque répétée à chaque fois que le besoin s'en ressent. Reste à savoir où atterriront les recommandations de ce brainstorming et serviront-elles vraiment à mettre en place les contours d'une nouvelle réforme ou un schéma directeur de développement du football ? L'Etat, que tout le monde interpelle, est-il prêt à s'impliquer sérieusement et pleinement dans le monde du football en mettant les moyens, mais surtout en jouant son rôle de contrôleur, de régulateur et de faiseur de politique avec toute la rigueur nécessaire ? Comme l'ont fait nos voisins, les Tunisiens qui ont décidé de passer progressivement au professionnalisme depuis près de quatorze ans ou bien les Marocains qui tentent de leur emboîter le pas depuis 2005 et dont le roi a doté la fédération de la première académie de football. En effet, le roi Mohammed VI a donné, mercredi, le coup d'envoi de la création de cette première structure de formation de jeunes footballeurs de haut niveau, à Salé, pas loin de Rabat. Pour cela, le palais royal a dégagé une enveloppe de 13 millions d'euros pour la construction de cette académie qui ouvrira ses portes en 2009 pour accueillir une première promotion de 80 enfants âgés entre 12 et 13 ans pour un cycle de formation de cinq ans.