Il ne suffit pas de proposer, le plus important est d'appliquer. La sortie de crise du football algérien passe inévitablement par une «réforme en profondeur», conjuguée à une gestion prospective rigoureuse, estiment des techniciens et responsables de ce sport qui ont préconisé un «remède de cheval» pour sortir la discipline de son marasme actuel. Le football national étant «sérieusement malade», de l'avis des participants à la rencontre (brainstorming) sur la relance de ce sport tenue samedi et dimanche, un consensus s'est dégagé sur la nécessité de conjuguer les efforts ‘'de tous'' pour redorer le blason du sport-roi sur la base des recommandations prises par les experts, réunis en atelier durant les deux journées de travaux à l'Institut Ists de Dély Ibrahim (Alger). «Nous sommes tous interpellés devant cette situation. Ça ne relève pas de la seule responsabilité de la Fédération ou du bureau fédéral», estime le président de la FAF, M.Hamid Haddadj. «La situation est difficile. C'est l'affaire de tous. Il faut conjuguer nos efforts et faire preuve de sagesse dans le travail», a-t-il dit. Pour Rachid Mekhloufi, ancienne gloire du football algérien et de l'équipe FLN, «Il y a un espoir de relance. Nous n'avons pas le droit d'échouer. Il faut faire redémarrer le football sur de bonnes bases». «Jadis en haut de l'affiche, notre football, aujourd'hui, a subi un coup sévère durant ces deux dernières décennies», a-t-il rappelé. Se félicitant des résultats de ce brainstorming, l'ancienne vedette de l'AS Saint-Etienne des années 60 considère que les résolutions prises à cette occasion gagneraient à être affinées davantage dans des rencontres plus restreintes, en présence des techniciens et des gens de la branche afin de «réaliser un démarrage vraiment réel du football». Son ex-coéquipier de l'équipe FLN, Saïd Amara, voit dans ce brainstorming une opportunité pour élaborer un programme de relance de la discipline et le «léguer à nos enfants». «Peut-être dans quelques années, a-t-il ajouté, quelques uns comme nous ne seront plus sur le circuit, parce que la vieillesse aura pris le dessus sur nous». L'entraîneur national, Rabah Saâdane, met en garde, lui, contre «un éventuel replâtrage des choses». «Le football algérien a besoin d'une véritable réforme (...) on est dans une situation très grave, mais avec le travail de tout le monde, on arrivera à nous en sortir». «Le mal qui ronge notre football est très profond et les causes nombreuses», estime, pour sa part, l'ancien international Lakhdar Belloumi, qui suggère dans une contribution, des changements en matière de législation, une équité dans l'attribution des subventions et une plus grande attention à la formation et au sport scolaire''. Les recommandations adoptées par les experts doivent être mises en oeuvre «point par point et dans les meilleurs délais», avait souligné le ministre de la Jeunesse et des Sports, M.Hachemi Djiar, lors la séance de clôture des travaux de cette rencontre sur les états généraux du football national. «Les recommandations ne resteront pas lettre morte. Le ministère s'engage aux côtés de la Fédération, des Ligues et des clubs pour sortir le football de l'impasse», a-t-il, notamment souligné.