Des échauffourées entre supporters koubéens et harrachis ont eu lieu hier soir à Haï El-Badr, Bachdjarah et Appreval. Il aura fallu tout un dispositif sécuritaire pour disperser les belligérants dont le déchaînement n'avait d'égal que l'ampleur des dégâts occasionnés. Le match RCK-USMH, capital pour l'accession en DI, déchaîne les passions à tel point que des échauffourées entre groupes qui prétendent être des fans des deux formations ont eu lieu, hier soir, à Haï El-Badr, quartier situé à équidistance entre Bachdjarah et Kouba. Dans ce quartier et même au-delà, les employés de l'entreprise Asrout s'affairaient ce matin à enlever débris et décombres. Hier, 20 heures passées, alors que les commerçants commençaient à baisser rideau et que les fidèles revenaient de la prière du maghreb, l'artère principale Hanafi-Hadjres, ex-Noël-Lamoureux, a été envahie par des centaines de jeunes, étrangers au quartier selon des témoignages recueillis sur place. Munis de gourdins, d'armes blanches et de grosses pierres, ces derniers semblaient être prêts à l'affrontement. Les hostilités ne tardèrent, d'ailleurs pas, à se déclencher. Des voitures en stationnement et même des automobilistes au volant de leurs véhicules ont été pris dans le traquenard. Edifices, abribus, rideaux de commerces sont ciblés. Pour tenter d'éviter la casse et disperser la foule, des policiers procèdent alors à des tirs de sommation. L'hystérie est à son paroxysme. Plusieurs citoyens, ayant peur pour leur vie, ont fermé hermétiquement leurs portes. Certains allaient, au hasard, à la recherche d'un enfant qui se serait perdu dans la foule. D'autres enfin ont accouru pour changer de place de stationnement à leurs voitures. Telle une traînée de poudre la bagarre de rue s'est étendue à une vitesse vertigineuse. Des témoignages font état de blessés et de dégâts considérables au quartier Appreval, bastion koubéen situé à quelques encablures seulement du stade Benhaddad, lieu du déroulement du match vendredi prochain. A Bachdjarah, où les supporters harrachis sont omniprésents, plusieurs cabines téléphoniques Oria et abribus ont été saccagés. Des rumeurs débridées font même état de quatre morts – apparemment des jeunes poignardés au cours des rixes. Un renfort sécuritaire n'a pas tardé à être déployé et avec des chasse-neige et véhicules motorisés, des unités des forces de l'ordre ont investi les lieux. Le calme n'est revenu, enfin, que tard dans la nuit après que les groupes déchaînés eurent été dispersé, et ce, faut-il le regretter, au prix de beaucoup de casse. Mais à J-2 du match, la tension n'est pas près de s'estomper, redoutent de paisibles riverains, surtout avec toute la tempête qui a précédé l'événement et aussi avec cette histoire de tickets refusés à la galerie banlieusarde.