Le Luxembourg et la Suisse ont défendu hier, vendredi, le secret bancaire, au moment même où la Commission européenne réexamine la législation sur la fiscalité de l'épargne jugée imparfaite après le scandale d'évasion vers le Liechtenstein au début de l'année. «Nous sommes d'avis que la protection de la vie privée dans le domaine du patrimoine est quelque chose d'essentiel (...) Il n'y a pas de raisons de supprimer le secret bancaire», a déclaré au cours d'une conférence de presse le ministre luxembourgeois du Trésor et du Budget, estimant que son pays et la Suisse étaient des «alliés objectifs» dans ce combat. Il a été soutenu par son homologue suisse Hans-Rudolf Merz, qui a montré du doigt les risques de délocalisation de l'épargne des Européens, vers l'Asie en particulier, si la Commission européenne s'en prenait au secret bancaire. La législation sur la fiscalité de l'épargne dans l'UE date de 2005. Elle est jugée aujourd'hui insuffisante à la lumière des révélations en février sur l'évasion fiscale massive vers la principauté du Liechtenstein, notamment en provenance d'Allemagne.