Appel n Le nouveau président du Liban Michel Sleimane a lancé un appel à l'unité, hier, en prêtant serment après son élection par le Parlement. Le général Sleimane, commandant en chef de l'armée depuis 1998, aura la lourde tâche d'amorcer la réconciliation entre deux camps profondément divisés : la majorité antisyrienne et l'opposition menée par le Hezbollah. Il a été élu par 118 députés, sur un total de 127. Le nouveau président, dont l'élection a été accueillie par des tirs de joie dans les rues de Beyrouth et des feux d'artifice à travers le pays, a ensuite prêté serment devant les députés, appelant les Libanais à l'unité. «Unissons-nous, et travaillons en vue d'une solide réconciliation, a dit Michel Sleimane. Nous avons payé cher notre unité nationale. Préservons-la, la main dans la main.» Il a souhaité l'établissement de relations diplomatiques avec la Syrie, ancienne puissance de tutelle du Liban, et la mise en place d'une stratégie de défense contre les violations par Israël du territoire libanais. Il s'est aussi engagé à appuyer la mise en place du tribunal international chargé de juger les assassins de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri, tué le 14 février 2005. Le nouveau président a ajouté que les armes présentes au Liban ne devaient être pointées que sur les ennemis du pays, en référence au coup de force armée mené début mai à Beyrouth par l'opposition chiite. L'élection de Michel Sleimane, alors que le Liban était sans président depuis novembre 2007, fait suite à la signature, le 21 mai à Doha, d'un accord négocié in extremis par le Qatar pour sortir le pays de la crise. Pour saluer cette élection, deux semaines après une flambée de violence qui a fait 65 morts, le pays était orné, hier, de drapeaux libanais et de portraits du général Sleimane. Un parterre de personnalités étrangères assistait à l'élection, dont l'émir du Qatar Hamad ben Khalifa al-Thani. Des représentants de pays soutenant chacun des deux camps libanais étaient présents, notamment d'un côté le ministre saoudien des Affaires étrangères Saoud al-Fayçal, et de l'autre ses homologues iranien Manouchehr Mottaki et syrien Walid Mouallem. L'élection a été immédiatement saluée par la télévision officielle syrienne la qualifiant d'«historique» pour un qui a su «surmonter l'impasse» après 18 mois de crise. Ouvrant le journal du soir sur la prestation de serment du général Sleimane devant le parlement, le présentateur de la télévision a affirmé : «Le Liban est à sa juste place : le Liban arabe et uni, capable de surmonter l'impasse. Le Liban arabe et résistant a élu un nouveau président.» Cette élection a été aussi saluée par le président américain George W. Bush, suivi par de nombreuses capitales étrangères dont Londres et Paris. R. I. / Agences