Le nouveau président du Liban, le général Michel Sleimane, a lancé hier un appel à l'unité des Libanais, en prêtant serment devant les députés, peu après son élection qui met fin à 18 mois de crise politique. Il a souhaité l'établissement de relations diplomatiques avec la Syrie et la mise en place d'une stratégie de défense contre les violations du territoire libanais par Israël. Habillé en civil, veste noire et cravate grise, le nouveau président s'est levé devant les députés après avoir reçu l'investiture du président du Parlement, Nabih Berri. “Je vous appelle, politiciens et citoyens, à entamer une nouvelle phase appelée le Liban et les Libanais, afin de réaliser les intérêts de la nation”, a-t-il dit. Le général Sleimane avait auparavant demandé une minute de silence à la mémoire “des martyrs du Liban”. Puis, il a promis de défendre la Constitution, la souveraineté et l'indépendance du Liban, et a appelé les Libanais à mettre de côté leurs différences afin de tourner une page dans l'histoire du pays. Le nouveau chef de l'Etat a assuré qu'il chercherait à établir des relations amicales et à instaurer des relations diplomatiques avec la Syrie, l'ancienne puissance de tutelle qui soutient l'opposition libanaise et n'a pas de relations diplomatiques avec son voisin. “Nous chérissons nos relations avec les pays arabes et recherchons des relations fraternelles avec la Syrie, basées sur la souveraineté mutuelle et sur l'indépendance”, a ajouté le général Sleimane. Il a affirmé que le Liban devait mettre en place une stratégie de défense afin de faire face aux violations du territoire libanais par Israël et de libérer le petit territoire frontalier des Fermes de Chebaâ. “Les Fermes de Chebaâ restent sous occupation en raison des menaces et des violations continuelles de notre souveraineté par Israël, nous devons élaborer une stratégie de défense nationale pour protéger le pays”, a dit le président. Quelques minutes plus tôt, il avait été accueilli dans l'hémicycle par les applaudissements nourris de l'assistance debout. Le général Sleimane, qui était commandant en chef de l'armée depuis 1998, devient à 59 ans le 12e président du Liban. Il succède à Emile Lahoud, dont le mandat avait expiré le 23 novembre 2007, laissant le pays en pleine crise, sans chef d'Etat. R. I.