L'oasis de Timimoun (wilaya d'Adrar) n'a pas été épargnée par le feuilleton des protestations populaires. Loin s'en faut. Timimoun, une région touristique par excellence, a connu aussi son mouvement de révolte. En effet, à la mi-février dernier, cette localité, connue pour son calme légendaire, a été le théâtre d'affrontements entre les jeunes chômeurs et les autorités locales. Le motif n'est autre que leur «exclusion» dans la distribution des postes d'emploi ainsi que dans l'attribution des locaux commerciaux. Ces jeunes chômeurs se sont également interrogés sur la raison du non-recrutement par les sociétés étrangères, installées dans cette région, des enfants de cette localité, faisant, selon eux, appel à des travailleurs venus d'ailleurs. Environ une centaine de protestataires, résidant dans le quartier dit 200-Logements, ont manifesté leur colère en réclamant des postes d'emploi et l'attribution de locaux commerciaux, notamment ceux inscrits dans le programme présidentiel de 100 logements par commune. Après avoir été reçus dans la matinée du 17 février par le président de l'APC de Timimoun, ces derniers, non convaincus – car le P/APC «ne pouvait rien pour eux» –, ont décidé de poursuivre leur action en fin d'après-midi. Des édifices publics, des structures étatiques implantées à proximité, comme le siège de l'Actel, les locaux des finances et le CTC, ainsi qu'une dizaine de locaux commerciaux, non encore attribués, ont été saccagés et brûlés. Pour faire face à ce déferlement de colère, les autorités locales ont dû faire appel à des renforts de la gendarmerie nationale de Béchar. Les forces de l'ordre, dépêchées sur les lieux, ont dû recourir aux gaz lacrymogènes pour disperser les protestataires et éviter le pire. Ce vent de colère n'a cependant pas duré longtemps, le calme était revenu le lendemain dans l'Oasis rouge et la situation semblait maîtrisée. Une vingtaine de manifestants ont été interpellés et devaient être présentés au parquet.