Résumé de la 141e partie n Les aveux de Nadine étant plus crédibles que ceux de son fils, elle est arrêtée. Alvirah et Willy s'étaient rendus au poste de police avec Nadine et à présent ils en revenaient avec Bobby. Affalé dans la voiture, le menton posé sur ses deux mains jointes, les yeux mi-clos, le jeune homme était l'image même du chagrin. L'instinct maternel d'Alvirah envahit tout son être. Il est désespéré, se dit-elle, et il se sent horriblement coupable. Elle se tourna vers lui : «Bobby, vous allez habiter le bungalow de votre mère, n'est-ce pas ? — Oui, si la baronne von Schreiber m'y autorise. Ma mère ne devait y séjourner que jusqu'à samedi. — Je sais que Min ne refusera pas de vous loger.» Elle s'adressa ensuite à Willy : «Tu devrais rester avec Bobby jusqu'à la fin de la journée. Emmène-le au gymnase ou à la piscine.» Elle se tut, ne voulant pas promettre plus qu'elle ne pourrait tenir. Mais tandis que la limousine longeait le Seventeen Mile Drive, elle décida de dire ce qu'elle avait sur le cœur. «Bobby, je sais que vous n'avez pas tué Cotter Hayward, et je suis tout aussi certaine que votre mère ne l'a pas tué. Elle veut vous protéger, comme vous avez voulu la protéger. Maintenant je veux connaître la vérité. Que s'est-il passé après que Willy et moi sommes partis l'autre soir ?» Une petite lueur d'espoir illumina le visage de Bobby. Il repoussa une mèche de ses cheveux blonds si semblables à ceux de sa mère. «Maman et moi étions complètement vannés. Nous avons parlé pendant un moment. Elle était persuadée que Cotter se demanderait pourquoi elle n'avait pas porté un seuI de ses bijoux au dîner, et elle pensait qu'il était préférable de lui avouer ce qui était arrivé plutôt que d'attendre jusqu'au samedi. Ensuite nous sommes allés nous coucher. Je l'ai entendue pleurer un moment, et j'ai hésité à aller la consoler. Puis je me suis endormi.» Il jeta un regard inquiet vers le chauffeur à l'avant de la voiture et vit Alvirah appuyer sur le bouton qui commandait la vitre de séparation. «Je me suis réveillé vers cinq heures et j'ai cherché ma mère. Elle n'était pas dans sa chambre. J'ai trouvé son carnet d'adresses et appelé le numéro de Cotter à son appartement, mais personne n'a répondu. J'ai eu peur, j'ai décidé d'aller là-bas. Je craignais qu'elle ait décidé d'aller le trouver et qu'il lui soit arrivé quelque chose. J'ai fait le trajet au pas de course, mais j'ai vu des voitures de police en arrivant ; un employé m'a raconté ce qui s'était passé. Ensuite, j'ai été pris de panique. C'est pourquoi j'ai avoué avoir commis le meurtre. Parce que si ma mère est coupable, elle l'a fait pour moi.» Alvirah regarda le jeune homme, son visage tordu par la douleur. «Je ne crois pas que ce soit elle, Bobby, dit-elle enfin. J'ai dit au shérif que d'autres personnes avaient peut-être de bonnes raisons d'assassiner votre beau-père. Maintenant mon boulot est de découvrir qui.» Une grande enveloppe de papier kraft attendait Alvirah à son retour au bungalow : les documents qu'elle avait demandés à Charley Evans, des coupures de quotidiens et de magazines concernant Cotter Hayward. (à suivre...)