Casse-tête n Durant la saison des grandes chaleurs, l'existence des caves inondées (d'eaux usées) dans les quartiers de la ville, parfois inaccessibles à tout entretien, aide à la prolifération des moustiques. La date du 1er juin n'est pas uniquement le point de lancement officiel de la saison estivale. Elle l'est aussi pour le début d'une campagne de lutte contre les moustiques dans la capitale. Dans les communes du centre-ville (Bab El-Oued, la Casbah, Alger-Centre, Sidi M'hamed…), l'opération est menée par Hurbal, l'établissement d'hygiène urbaine d'Alger, dans le cadre de la lutte antivectorielle. «C'est un problème compliqué», affirme d'expérience le directeur de l'établissement, M. Makhoukh. Toutes les occasions sont bonnes pour permettre aux moustiques de proliférer et de narguer, par la suite, les habitants dans leur sommeil. Parfois, il suffit d'avoir une eau stagnante, à l'air libre, pour aider à l'apparition de ces bestioles tenaces et nuisibles. Pensez seulement à Oued El-Harrach. C'est une affaire de deux semaines. Cette durée est ramenée à quatre jours quand il fait chaud. De l'eau stagnante, on en trouve partout. «Le problème essentiel, en ville, ce sont les caves inondées», indique M. Makhoukh. Le problème est aggravé, sachant qu'il existe des caves non répertoriées ou inaccessibles aux services d'hygiène. Sinon, «quand c'est accessible, on traite», assure-t-il. Dans les caves inondées – le plus souvent par des eaux usées –, les équipes de Hurbal utilisent des produits insecticides chimiques. Elles utilisent aussi des produits biologiques. «Depuis quatre ans, nous sommes l'unique établissement en Algérie à utiliser les produits biologiques dans la lutte antivectorielle», avance-t-il. L'objectif des interventions dans les caves inondées, précise M. Makhoukh, est de détruire les larves avant qu'elles ne deviennent des moustiques adultes. Les larves est le dernier stade de la vie des moustiques en milieu aquatique avant de sortir à l'air libre. Autrement dit, il s'agit de traiter le problème à la source. Les caves traitées nécessitent un suivi pour éviter qu'elles ne redeviennent des endroits propices à la prolifération des moustiques. A Hurbal, ces lieux sont désinfectés deux fois par mois. «C'est une véritable gymnastique», insiste M. Makhoukh. Comme les caves inondées ne sont pas toutes accessibles, il arrive que les larves deviennent des moustiques adultes. Là intervient la deuxième phase dans la lutte. Cette fois-ci, il s'agit de propager des produits biologiques dans la nature. «On le fait la nuit, trois fois par semaine et par commune», dit le directeur de Hurbal. L'objectif est encore le même : diminuer la population des moustiques urbains. Les éradiquer, relève presque du domaine de l'impossible vu toutes les conditions propices à leur retour.