Nouveauté n Nostalgérie est le dernier album de Nassima, interprète de la chanson arabo-andalouse. C'est un album dans lequel elle rend hommage à la chanson chaâbie, notamment celle de l'exil. Nassima, connue pour être une voix représentative de la musique et chanson arabo-andalouses, a expliqué que c'est «par curiosité artistique que j'ai visité un autre registre musical, que j'ai exploré d'autres dérives de l'expression musicale populaire comme le chaâbie», dans une déclaration dimanche lors d'une conférence de presse au théâtre de verdure, où elle donnera, mercredi prochain, un récital. Interrogée ensuite sur ce nouvel album, Nassima a expliqué que «c'est un hommage rendu aux voix ayant marqué la chanson de l'exil». «Dans cet album, j'ai réuni quelques chants de l'exil, une manière pour moi de rendre un vibrant hommage à des chanteurs comme Cheikh El-Hasnaoui ou Slimane Azem en reprenant quelques-unes de leurs chansons, et pour la première fois, Abdelghani Belkaïd, virtuose du violon, m'accompagne au chant avec une chanson Ya Hmam, dira encore Nassima, ajoutant : «Il y a également Idir qui partage avec moi une chanson de Slimane Azem.» Nassima a ensuite précisé que cet album s'inscrit dans un travail de création. «Il y a une adaptation et une réorchestration des chansons reprises, comme il y a mes propres textes sur lesquels j'ai mis des mélodies puisées de notre patrimoine populaire citadin.» Son album comporte également une touche gnaoui. «En fait, c'est une fusion chaâbi-gnaouie. C'est juste un rappel à la diversité musicale de notre pays», a-t-elle indiqué. S'exprimant plus tard sur les raisons qui l'ont motivée à faire cet album qui comporte douze titres, Nassima a expliqué : «Je me reconnais dans la chanson de l'exil, car moi-même j'ai pris, en 1994, le chemin de l'exil, mais pas pour les mêmes raisons que celles qui ont poussé la première génération des exilés algériens à quitter leur pays. Si ces derniers se sont séparés des leurs pour y chercher du travail, moi, en revanche, je suis partie en France pour parfaire ma formation musicale. Mais quelles que soient les raisons, le fait de quitter son pays, de s'installer et de vivre en terre étrangère, l'on ressent au fond de soi le sentiment de l'exil.» Nassima a, en outre, confié que «si j'étais restée en Algérie, je ne serais pas devenue ce que je suis aujourd'hui.» Cela revient à dire que l'exil l'a aidée à évoluer, à s'enrichir et à construire une carrière musicale solide et de renommée internationale. S'exprimant, enfin, sur la chanson de l'exil, Nassima a dit : «L'exil me nourrit. Toute petite j'écoutais et fredonnais Dahmane El-Harachi ou encore Slimane Azem. Et lorsque je suis partie en France, j'ai commencé à chanter, en dehors de mon traditionnel répertoire, celui de la chanson arabo-andalouse, des chansons populaires, notamment celles de l'exil. D'où d'ailleurs l'idée de les réunir dans un album.» Interrogée, enfin, sur la commercialisation de son album, Nassima a dit : «Je suis venue en Algérie pour placer mon album dans le marché algérien.» Et de regretter aussitôt : «ça me désole de voir que mes albums ne sont pas disponibles sur le marché algérien. Mon éditeur en France est venu pour négocier avec les éditeurs algériens, mais les deux parties n'ont pas trouvé un terrain d'entente.»