Pour promouvoir l'emploi des jeunes, le ministère du Travail table beaucoup sur les programmes de formation-emploi et recrutement. Les jeunes, ayant suivi une formation dans un centre de formation professionnelle bénéficient d'un Contrat d'insertion professionnelle (CIP). Ils sont placés soit dans des chantiers de travaux divers initiés par les collectivités locales et les différents secteurs d'activité, soit en formation auprès des maîtres artisans. La durée est d'une année non renouvelable. Outre la bourse mensuelle arrêtée à 4 000 DA, ces jeunes profiteront des prestations d'assurance sociale en matière de maladie, de maternité, d'accident de travail… Des avantages que le ministère de la formation professionnelle aura du mal à mettre à la disposition de ces milliers de stagiaires. Faut-il donc s'attendre à un effet négatif sur ce secteur ? Celui-ci n'a semble-t-il pas été associé lors de l'élaboration de ce dispositif, selon les témoignages de certains de ses cadres. Ces derniers parlent d'un «sacré coup» pour la formation professionnelle. Une approche que paradoxalement ne partagent pas tous les directeurs régionaux du secteur, en l'occurrence Mme Djazira Guendoud, directrice à la wilaya de Tizi Ouzou. Pour elle, les nouvelles mesures ne peuvent qu'être bénéfiques pour les stagiaires qui «à la fin de leur cursus auront tout le mal du monde à trouver un emploi». La stratégie de Tayeb Louh permettra aussi, selon elle, aux jeunes issus des centres de formation d'acquérir une certaine expérience lorsqu'ils sont placés auprès des maîtres artisans. Visiblement confiante, notre interlocutrice va même jusqu'à dire que le plan de promotion de l'emploi est à même d'atténuer la surcharge dont souffre le secteur.