Soixante ans après l'adoption de la déclaration des droits de l'homme par les Nations unies en 1948, il existe encore 81 pays au moins où des hommes et des femmes subissent des actes de torture et d'autres mauvais traitements. Dans 54 pays au moins, les procès ne sont pas conformes aux normes d'équité et dans 77 pays au moins où il est impossible de s'exprimer. Ce constat a été dressé hier par le directeur exécutif de la section algérienne d'Amnesty International, Bachir Mahieddine, lors d'un point de presse tenu au siège de la section. L'Algérie, selon lui, a fait des efforts sur la question de l'abolition de la peine de mort, la violence sur les femmes et la lutte contre la pauvreté. «Nous voulons pousser l'Algérie à adhérer à toutes les résolutions relatives à l'abolition de la peine de mort à moyen ou à long terme. Le fait d'avoir suspendu les exécutions, c'est déjà un grand pas. Beaucoup d'efforts ont été faits par notre pays dans la défense des droits de l'homme qui peuvent aboutir à des résultats positifs», a-t-il souligné. Il a appelé à l'aggravation des peines à l'égard du conjoint qui bat son épouse. «Nous savons que la violence contre les femmes ne se terminera jamais. Nous appelons à inclure la notion d'aggravation dans le code pénal algérien pour pousser le conjoint à réfléchir à deux fois avant de frapper sa femme», a-t-il repris. Le directeur exécutif de la section algérienne d'Amnesty International a également appelé à l'éducation de nos enfants, au respect de l'autre sexe dans nos programmes éducatifs «afin d'éviter tout type de violence à l'égard de l'autre sexe dans le futur». Bachir Mahieddine a évoqué la question des réfugiés subsahariens (Congolais, Maliens, Ivoiriens, Libériens…) installés en Algérie. «Ils travaillent dans des conditions terribles et sans statut et nous ne tolérons pas le manque de coordination avec le Haut -Commissariat aux réfugiés (HCR)», a-t-il déploré.