Les Irlandais mettent des bâtons dans les roues européennes. Désormais le processus de l'UE – cher à Sarkozy et à Merkel – sera «paralysé» par le rejet irlandais, et le vieux continent, qui veut se forger une politique commune dans tous les domaines, doit revoir ses copies. Hier, les Irlandais ont catégoriquement refusé le traité de Lisbonne. Selon les résultats officiels définitifs, le non l'a emporté avec 53,4% des voix, contre 46,6% de «oui». Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, avait déjà pris acte de ce camouflet pour l'Union européenne (UE). «Tout indique que l'Irlande a voté non au traité de Lisbonne», a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse à Bruxelles, en soulignant que la Commission «respectait» le choix des électeurs irlandais. «La Commission européenne pense que les ratifications qui restent à faire devraient poursuivre leur cours», a-t-il ajouté, en faisant valoir que «18 Etats membres ont déjà validé le traité». La France, qui prendra la présidence de l'Union européenne le 1er juillet, et l'Allemagne ont, elles aussi, émis l'espoir «que les autres Etats membres poursuivront le processus de ratification», dans une déclaration commune diffusée par l'Elysée. Conséquence directe du «non» irlandais, «le traité de Lisbonne ne pourrait pas entrer en vigueur le 1er janvier 2009 comme initialement prévu», a indiqué le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker qui a estimé que «Lisbonne est mort». Le président du parti nationaliste Sinn Fein, Gerry Adams, a aussi souligné que «c'est la fin du traité de Lisbonne». Il a ajouté que la victoire du «non» était «une base pour une renégociation» du traité, appelant le Premier ministre irlandais à se rendre à Bruxelles pour «obtenir un meilleur accord».