Le chef de l'Etat français, Nicolas Sarkozy, qui assure la présidence de l'Union européenne, effectuera lundi un déplacement à Dublin, où certaines de ses déclarations ont été mal perçues, pour tenter de trouver une sortie de crise après le rejet irlandais du traité de Lisbonne. M. Sarkozy, qui s'est fixé la fin de l'année pour trouver une solution à la crise institutionnelle provoquée le 12 juin par le «non» à 53% au référendum irlandais, veut «réfléchir sereinement» avec ses partenaires irlandais, ainsi qu'il l'a indiqué dans la revue Politique internationale. «J'irai le 21 juillet en Irlande pour écouter et dialoguer et essayer de trouver des solutions», avait déjà expliqué le président français lors d'une intervention devant le Parlement européen à Strasbourg, à l'occasion du début de la présidence française de l'UE. Mais cette visite intervient dans un contexte tendu entre Paris et Dublin, après les propos de M. Sarkozy sur la nécessité de faire «revoter» les Irlandais. «Les Irlandais devront revoter», a déclaré M. Sarkozy devant des députés de son parti en début de semaine. Ces propos ont reçu un large écho en Irlande, où ils ont été jugés au mieux embarrassants et au pire insultants. L'Elysée a tenté de calmer le jeu en affirmant que ces déclarations, rapportées de façon indirecte, avaient été sorties de leur contexte et qu'un nouveau vote n'était qu'une option. «C'était l'évocation d'une hypothèse parmi tant autres», a assuré un conseiller de M. Sarkozy, Henri Guaino, sur la chaîne France 24.