Dégâts n La désertification pourrait influer négativement aussi bien sur les rendements des activités agricoles que sur les équipements hydrauliques et les habitants en milieu rural. Le phénomène de la désertification affecte 36 millions d'hectares implantés dans les régions steppiques en Algérie, a révélé, hier, mardi, à Relizane, le directeur général des Forêts, Abdelmalek Titah. Lors d'une rencontre organisée à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre la désertification, placée cette année sous le slogan «La désertification et une agriculture durable», M. Titah a indiqué que la cartographie nationale a montré que «plus de 600 000 ha, situés dans les régions steppiques, ont été ensablés et sept millions d'hectares, implantés dans ces mêmes régions, sont menacés d'érosion provoquée par les vents». Près de 12 millions d'hectares dans les régions montagneuses sont également sous la menace d'une érosion torrentielle, ce qui «pourrait influer négativement, d'une part, sur les rendements des activités agricoles et, d'autre part, sur les équipements hydrauliques et les habitants en milieu rural», a encore souligné M. Titah. Les facteurs d'érosion, a-t-il expliqué, sont l'œuvre de l'homme qui est à l'origine de cette situation engendrée par une exploitation inadaptée des terres agricoles. De par son relief accidenté, l'Algérie ne dispose que d'une superficie agricole utile réduite estimée à 8,5 millions d'hectares, dont 800 000 ha irrigués. Celle-ci ne représente que près de 3% de l'ensemble du territoire national, a-t-il soutenu, ajoutant que ce potentiel a connu, en 40 ans, une baisse moyenne de 0,63 ha à 0,14 ha par individu. Evoquant les moyens mis en place pour la lutte contre ce phénomène, le même responsable a estimé que le plan d'action national adopté en 2003 vise à préserver les ressources naturelles à l'instar de l'eau, du couvert végétal et des terres. Dans ce contexte, plusieurs opérations visant la protection de ces régions menacées par l'avancée du désert ont été mises en branle, à l'instar des projets de développement rural de proximité et du programme national de reboisement. Ce programme vise, selon lui, la réalisation d'une superficie arboricole et sylvicole estimée à 1 245 000 ha dans une échéance de 20 ans. L'expert Safa Zitoun Mohamed a appelé,pour sa part, à la contribution de l'ensemble des parties et à l'adoption d'un programme triennal visant la mise en place de mécanismes structurels et financiers permettant aux collectivités locales, au mouvement associatif et aux différents secteurs, grâce à une approche locale et régionale, de réussir cette lutte. Le DG des Forêts a inspecté, à cette occasion, certains projets de reboisements dans les communes f'El-Qalaâ ( 50ha) et Aïn Rahmane. Elaboration d'une carte nationale des zones sensibles l Une convention entre la Direction générale des forêts et le Centre national des techniques spatiales (Cnts) d'Arzew (Oran), prévoyant l'actualisation de la carte nationale des zones sensibles à l'avancée du désert, a été signée hier, à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre la désertification. La convention permettra, selon les représentants du Cnts, la réalisation d'une étude d'une durée de 18 mois, qui aboutira à fournir au secteur des forêts des données fiables et précises sur les zones vulnérables en Algérie, grâce à des images satellites. Dans ce contexte, il sera procédé à l'évaluation de l'avancée du désert, de la dégradation du couvert végétal et des ressources naturelles, notamment dans les zones steppiques. «Une étude préalable a été réalisée en 1996, mais elle nécessite aujourd'hui une actualisation en raison du préjudice enregistré dans les wilayas steppiques à l'instar de Naâma, et El-Bayadh notamment», a estimé, à cet effet, le DG des Forêts.