Dans l'oniromancie musulmane, un certain nombre d'éléments apparaissant dans les rêves, s'interprètent par leur contraire : ainsi, les pleurs signifient le bonheur, la mort, la vie ; la maladie, la guérison ; le mariage, la mort… Ce principe est expliqué par la coexistence d'éléments contradictoires dans la nature et la vie : le jour succède à la nuit, le calme précède la tempête, le bonheur et le malheur alternent, la joie suit la tristesse. Quant à la biologie, elle nous apprend que les corps morts ne disparaissent pas totalement, mais se décomposent puis servent de point de départ à une nouvelle forme de vie. Ce principe de l'oniromancie musulmane se retrouve aussi dans d'autres traditions où l'interprétation se fait par le contraire. Dans les interprétations modernes, le besoin de divertissement traduit un état d'angoisse. Voici un exemple d'interprétation utilisant le principe du contraire. Ibn ‘Abbâs a raconté ceci : «J'étais assis près du tombeau de l'Envoyé de Dieu, mes yeux se fermèrent malgré moi, je m'endormis et je vis en songe l'Envoyé de Dieu vêtu d'une belle parure et d'un très beau costume, ayant avec lui Abû Bakr et ‘Umar, eux aussi, parés. Je dis alors : «Que le salut soit sur toi, ô Envoyé de Dieu, et sur vous deux, vous qui êtes ses compagnons et ses successeurs !» Ils me rendirent le salut et je demandai : «Où vas-tu, ô Envoyé de Dieu ?» Il me répondit : «Auprès de ‘Utmân (le calife d'alors) car c'est la nuit de ses noces et nous y sommes invités.» Je m'éveillais alors, effrayé, et réfléchis à l'interprétation de ce songe. Et ce fut cette nuit-là précisément que ‘Utmân fut tué.»