Tous les éléments figurant dans le carnaval sont éminemment symboliques. A commencer par l'accoutrement du personnage principal. Les haillons, qui recouvrent Boumennan ou Amghar Ucheqquf, représentent les mauvaises influences ainsi que la misère que l'on veut chasser. Le noir, qui domine les vêtements (lambeaux ou toisons) ou – quand ils les portent – les turbans, représentent, eux, les nuages porteurs de pluie. Le masque formé d'une toison est une représentation des forces de la nature, symbolisée par le bélier. Parfois, il s'agit, comme dans le cas de Bou'âfif, d'une courge, percée de trous pour figurer les yeux et la bouche, et qui représente, dans la symbolique berbère, la fécondité. Les personnages sont toujours porteurs de bâtons, généralement des gaules flexibles : c'est l'insigne de leur pouvoir qui rappelle à la fois le bâton de Moïse et l'organe reproducteur masculin, mais aussi le moyen d'intimidation, pour menacer ceux qui refusent de se joindre à la fête ou de faire des dons d'aliments. Le masque n'est finalement pas un élément fondamental du carnaval maghrébin : il ne fait que participer, avec l'accoutrement des personnages et des éléments qui l'accompagnent (comme le bâton), à la symbolique de la représentation.