Dans sa conférence de presse à l'issue du congrès du RND, le nouveau Chef du gouvernement dresse un bilan sombre de l'économie nationale qui a besoin d'un grand coup de pied dans cette fourmilière que constituent les barons des containers. Répondant aux questions en sa qualité de SG du RND – il a été réélu secrétaire général pour un mandat de cinq ans – et chef de gouvernement, Ahmed Ouyahia a déclaré que «la guerre contre la corruption doit être sans pitié», indiquant que les textes de lois y afférents doivent être appliqués. Il a dénoncé le bricolage en matière économique illustrant son propos par ce qu'il a qualifié de République des containers. «C'est une longue bataille mais l'essentiel c'est qu'on l'a commencée, estimant qu'il s'agit là d'une lutte sans pitié contre la corruption.» Toujours dans cette optique de durcissement de la lutte contre les maux sociaux, le chef du gouvernement a plaidé pour l'application de la peine de mort contre les auteurs de violences sur les enfants, les détournements de fonds massifs du Trésor public et contre les «Pablo Escobar» algériens de la drogue. Interrogé sur le phénomène des harragas, Ahmed Ouyahia a souligné qu'il s'agit là d'un problème sérieux. «Il faut tout mettre en œuvre afin de l'endiguer.» Interrogé, par ailleurs, sur sa vision concernant le redynamisation du processus de développement qu'il a jugé, lui-même, peu reluisant, le chef de l'Exécutif répondra que la solution consistera dans la création des richesses car, selon lui, «le développement du pays se fera par la libération de l'économie nationale de sa dépendance des hydrocarbures». S'agissant de la politique de soutien de l'Etat au développement, le conférencier estime que cela doit concerner en priorité le secteur de l'agriculture afin de garantir la sécurité alimentaire. Concernant la révision de la Constitution, le conférencier a réaffirmé qu'elle aura bel et bien lieu. «Le président de la République a émis officiellement le vœu de revoir le texte fondamental et il n'a pas changé d'avis», dira-t-il. Pour ce qui est de la position de son parti, M. Ouyahia indiquera que le conseil national du RND a tranché en faveur de la révision de la Constitution afin de permettre au président Bouteflika de briguer un troisième mandat. «Le RND soutiendra le projet de révision de la Constitution dans le but d'améliorer le fonctionnement des institutions de la République.» Sur le plan sécuritaire, le numéro un du RND réitère son soutien indéfectible à la politique de la réconciliation nationale. Cela dit, la lutte contre les terroristes, qui refusent d'adhérer à la charte de la réconciliation nationale, doit se poursuivre pour rétablir l'ordre définitivement. A propos du dossier des salaires, le nouveau chef de gouvernement a tenu à rassurer les travailleurs que les décisions prises par son prédécesseur seront maintenues. «Cela a été fait en concertation avec les partenaires sociaux depuis que j'étais au gouvernement et la mise en œuvre de la grille a été prévue en 2006», indique-t-il. A propos du projet d'Union pour la Méditerranée (UPM), tout en affirmant que ce dossier relève des prérogatives du président de la République, il estimera que l'adhésion dépendra des intérêts que peut apporter un tel projet à l'Algérie. Pas de statut pour les patriotes l «Il ne faut pas créer un statut pour chacun, mais favoriser leur insertion économique et sociale», répondra-t-il à une question à ce propos. D'après lui, le gouvernement et l'Etat en général n'oublieront jamais cette catégorie qui a payé cher pour que la République reste debout.