Photo : S. Zoheir Par Mekioussa Chekir Le 3ème congrès ordinaire du Rassemblement national démocratique (RND) a annoncé son appui au projet de révision constitutionnelle et son soutien «actif» à un troisième mandat du chef de l'Etat à la magistrature suprême. Dans une motion de soutien au «moudjahid» Abdelaziz Bouteflika, adoptée au deuxième jour des travaux, le parti déclare «souhaiter vivement» que le projet d'amendement du texte fondamental du pays que présentera le chef de l'Etat permette à ce dernier de se présenter pour un 3ème mandat. Ce soutien est dicté par le souci de «consolider l'Etat et d'améliorer le fonctionnement des institutions de la République». Les auteurs de la motion avaient noté leur «profonde satisfaction» devant la portée des efforts déployés par le chef de l'Etat «au service de l'Algérie et de son peuple» et ce, durant les dix dernières années. Citant, dans ce contexte, les importants chantiers lancés au cours de ses deux mandats, s'agissant de la justice, du système d'enseignement et de formation, de la gestion de l'Etat, de l'économie… Aussi, ladite résolution souligne-t-elle «le souci de la poursuite et du parachèvement du processus de redressement national» et charge le secrétaire général, le conseil national et l'ensemble des militants du RND d'«œuvrer activement pour la concrétisation du contenu de la présente résolution». Interrogé lors de la conférence de presse qui a sanctionné les travaux du congrès sur les propositions concrètes que son parti compte apporter à la version actuelle du texte fondamental du pays, Ouyahia rétorquera en ces termes : «Nous n'allons rien proposer, la Constitution n'est pas un kilt écossais, nous nous attachons néanmoins au maintien des principes essentiels de cette Constitution.» Et de citer, à titre d'exemple, l'islam comme religion d'Etat, le maintien du Conseil de la nation… A une question d'un journaliste relative à «ses réelles velléités présidentielles», reprenant les déclarations antérieures du ministre de la Solidarité nationale, Djamel Ould Abbes, le conférencier dira que ce type de déclarations lui rappellent un match de football : «Le FLN et le RND, c'est comme l'USMA et le Mouloudia, la paix s'installe entre eux après la fin du match !» Et de remonter à l'été 2004 lorsque, à l'occasion d'une conférence de presse animée dans une wilaya de l'intérieur du pays, il avait clairement déclaré soutenir un 3ème mandat du chef de l'Etat qui venait d'être réélu, quelques semaines plus tôt, à cette haute fonction pour un second mandat. «J'ai l'immense plaisir de reprendre mon poste de chef de gouvernement, sachant que c'est coûteux et source d'angoisses parce que c'est une autre occasion de régler quelques factures à ce pays qui m'a tant donné […] Je suis tenu moralement et constitutionnellement d'exercer mes nouvelles fonctions !» dira-t-il, par ailleurs, à une question liée à ses responsabilités de chef de l'Exécutif. Sur le projet de l'union pour la Méditerranée (UPM), le SG du RND a estimé que la réussite d'un tel projet nécessite des actions concrètes, en estimant que «ceux qui nous en ont fait l'offre n'ont pas toujours codifié leurs propositions». Il se prononcera, par ailleurs, contre la surenchère faite autour de l'enseignement des sciences islamiques dans les écoles : «Faut-il que l'on continue à enseigner la religion au lycée ?» s'est-il interrogé dans ce contexte. Interpellé sur le devenir des Patriotes qui constituent une composante importante du RND, Ouyahia est d'avis que ces derniers, qui «ont acheté des billets sans retour», n'ont pas pris les armes pour avoir un statut mais qu'ils ont besoin d'être réhabilités socialement. M. C. Le SG du RND pour le rétablissement et l'application de la peine de mort C'est ce qu'il a affirmé, hier, lors de la conférence de presse animée à l'issue des travaux du 3ème congrès. Le secrétaire général du RND et chef du gouvernement a clairement affiché sa position en faveur du rétablissement de cette peine maximale dans certains cas qu'il juge être les plus graves. Il s'agit d'abord des détournements massifs et de la grande corruption à propos de laquelle il envisage de mener une «lutte sans pitié et qui sera dure à gagner» pour parvenir à la réduction graduelle de ce phénomène. Les violences faites aux enfants, les enlèvements des personnes et le trafic de drogue sont également des délits qui méritent, aux yeux d'Ouyahia, l'application d'une telle mesure. Le conseil national élargi à 307 membres, dont 64 femmes Le conseil national issu du 3ème congrès du RND a vu sa composante élargie à 307 membres, dont 64 femmes, soit 20,85%. Ahmed Ouyahia qui communiquait ses résultats lors du point de presse sanctionnant le 3ème congrès, a précisé que cette hausse en termes de nombre est justifiée par le souci de permettre aux wilayas ayant un quota de six membres et moins de consacrer un siège à une militante. La répartition des sièges par tranche d'âge, a-t-il précisé, fait ressortir que les moins de 60 ans occupent 135 sièges, soit un taux de 43,97%, suivis par les moins de 50 ans avec 101 sièges, soit l'équivalent de 32,90%, les moins de 40 ans avec 34 sièges, soit 11,07%, les plus de 60 ans avec 32 sièges, soit 10,42% et les moins de 30 ans avec 5 sièges, soit 1,63%. S'agissant du niveau d'instruction, il ressort que 187 membres ont un niveau universitaire, soit 60,91%, 95 membres un niveau secondaire, soit 30,94% et, enfin, 25 membres avec un niveau secondaire, soit 8,14%. 169 membres sont, par ailleurs, issus du secteur public ainsi que de la fonction publique, soit 55,05% ; 87 sont élus de l'APN et des différentes assemblées locales, soit 28,34% ; 47 membres travaillant dans le secteur privé, soit 15,05% et, enfin, 4 membres sont sans occupation, soit l'équivalent de 1,30%. M. Ouyahia relèvera, par ailleurs, que, parmi les nouveautés introduites dans les statuts du parti figure la création de la qualité de sympathisant. Une manière, expliquera-t-il, d'ouvrir les portes du parti à ceux qui portent ses idées et sa ligne politique sans forcément être membres. Contrairement à ce dernier, un sympathisant «n'est toutefois pas éligible au sein des instances du RND, à moins qu'il change de statut et devienne militant».