Le quatrième personnage figure un âne. Il porte en guise de masque un panier qu'on a orné de deux raclettes de cactus pour représenter les oreilles. Le panier est percé de deux trous pour simuler les yeux : des brandons, aujourd'hui des lampes de poche, les illuminent. Le personnage se déplace à l'aide de cannes, pour représenter les pattes antérieures de l'animal. Enfin, le corps du personnage est entièrement recouvert d'une toison noire, on lui a mis un bât et des couffes d'alfa. Le cortège sort en général du sanctuaire du saint local, pour jouir de sa bénédiction. Le groupe est suivi d'un cortège de jeunes gens, qui chantent, qui dansent et qui poussent des cris : «Ayrad !», vieux mot berbère qui signifie «Lion» et qui n'est plus utilisé dans les dialectes locaux. On chante, en arabe dialectal, le chant des masques et la foule, rassemblée, répète les derniers vers. cheikh Boumennan et ses compagnons menacent de leurs gaules ceux qui ne dansent pas et ceux qui ne chantent pas. On frappe aux portes des maisons et on fait mine de forcer celles qui ne s'ouvrent pas à temps : les enfants se sauvent, redoutant les coups de Boumennan, les femmes jettent des beignets, des crêpes, des figues sèches et d'autres douceurs dans les couffes de l'âne et que l'on va manger à la fin de la cérémonie…