Ce serait une Lapalissade de dire que le marché du médicament en Algérie souffre à l'heure actuelle. Nous sommes même tentés de dire que rien ne va plus. Les professionnels de l'industrie pharmaceutique tirent d'ailleurs la sonnette d'alarme, chaque fois que l'occasion de s'exprimer leur est donnée. D'aucuns ont exhorté les pouvoirs publics, en l'occurrence le ministère de la Santé, de «privilégier», aujourd'hui plus que jamais, la production nationale du médicament. Tout en tenant, toutefois, compte de l'aspect de l'importation. Mais, insistent-ils, cela ne saurait se faire aux dépens de la production locale. «Il faut impérativement réduire la facture des importations des médicaments», clament-ils unanimement. Entre autres suggestions émises par les principaux concernés (les producteurs), celle consistant à favoriser la fabrication des médicaments génériques qui, selon eux, doit aller de pair avec l'importation de ce genre de produits dérivés des produits originaux appelés aussi dans le jargon des apothicaires : les spécialités. De son côté, le ministère de tutelle maintient, au grand dam des malades et des industriels de la filière, l'option de l'importation. «Je ne prendrai pas de décision administrative pour la réduction de l'importation des médicaments», a déclaré récemment Amar Tou, alors ministre de la Santé, devant les sénateurs. «Nous continuerons à importer tout ce dont l'Algérie a besoin», a-t-il souligné, suggérant, en guise de solution, de faire en sorte de réduire le coût de l'assurance sociale. Des déclarations qui ne sont pas pour soulager les souffrances des malades confrontés à d'insurmontables difficultés d'accès aux médicaments. Un bémol de plus pour ces patients qui, outre d'être rongés par la maladie, sont tenus de prendre leur mal en patience en attendant, peut-être, la potion magique à même de les sortir de cette crise abyssale dans laquelle ils se sont vus jetés pieds et poings liés.