A Ouargla et dans sa région, le carnaval porte le nom d'Id Buchayeb ou «vieux aux cheveux blancs». L'appellation vient des masques portés, masques figurant de longs cheveux fabriqués avec des fibres de foliole de palmier de couleur blanche. Les Id Buchayeb se fêtent sept jours après la fête de l'Achoura et se renouvellent au Mouloud. La fête, comme toutes les fêtes, est célébrée par un repas de circonstance, un plat où dominent les fèves. Ce légume, symbole de fécondité, est si important que la fête était appelée aïd el-foul, «la fête des fèves». Ce jour-là, dit-on, on se garde de frapper la terre, en forçant le pas ou en la frappant avec des objets : on explique que c'est ce jour-là que Dieu a créé la terre, mais en fait, il s'agit de ménager la terre, qui assure la subsistance de l'homme. Le carnaval a lieu à la tombée de la nuit, tout le monde se déguise, de préférence en animal : âne, chien, lion et surtout en chameau. Ce dernier constitue le clou du spectacle, et on rivalise à imiter le comportement de l'animal, figuré par un jeune homme. L'une des scènes oppose un chameau à son conducteur : la bête, d'abord indocile, rue et blatère avant de se soumettre et d'accepter de porter la charge qu'on lui impose.