Masques, tenues traditionnelles et photos de carnavals sont les ingrédients de l'exposition intitulée Magie du Mexique, qui se tient jusqu'à jeudi prochain à la galerie Mohamed Racim d'Alger. Dès l'entrée, le regard du visiteur est attiré par les couleurs flamboyantes des divers éléments exposés. Tout d'abord, il y a près d'une vingtaine de photos grand format qui scintillent de mille éclats grâce à la beauté des danses traditionnelles. Les photos se succèdent conviant le regard à découvrir l'ambiance chaleureuse et euphorique des fiestas mexicaines où s'entremêlent l'enthousiasme de la joie de vivre et les jupons virevoltant aux rythmes tourbillonnants des musiques traditionnelles. Une fois mis dans l'ambiance, le visiteur peut découvrir de plus près les différentes tenues traditionnelles dont la coloration des textiles et les broderies des motifs géométriques remontent à la civilisation aztèque. A l'instar de la tenue traditionnelle de l'Etat de Chiapas, une jupe d'un bleu sombre avec des rayures roses accompagnée d'une blouse brodée de losanges et d'autres formes géométriques de couleurs jaune, verte et rouge. Le clou de l'exposition est la multitude de masques de différentes formes, matières et origines. Certains effrayants, d'autres plus ludiques, ils viennent de différents Etats du Mexique pour conter un héritage qui remonte à l'ère précolombienne. Les masques étaient utilisés à l'origine par des sorciers qui les portaient pendant les danses ou les rites chamaniques. Fabriqués en bois, en pierre, en terre et en os, ils représentent des animaux. Plus récemment, les masques sont utilisés pour le carnaval, des masques de vieillards et de diables à l'instar du masque intitulé «diabolo» (le diable), sculpture sur bois polychromé avec des cornes d'os. Il y aussi le masque de «Judas» grimaçant aux dents aiguisées sculptées sur bois polychromé avec une carapace de tatou spécifique à l'artisanat de l'Etat de Michoacan. Il y a aussi deux masques en fibres d'ixtle représentant des contremaîtres, une spécialité de l'Etat de Morelos. D'autres masques spécifiques aux périodes préhispaniques représentent le monde souterrain et le sacrifice. La tradition a perduré après l'arrivée des Espagnols et de la religion chrétienne à travers la fête des Morts. Ainsi, on découvre le masque du dieu Majahra, sculpture sur bois avec carapace de tatou de l'Etat d'Oaxaca, un Etat qui regroupe le plus grand nombre de communautés indiennes du pays qui ont su préserver jusqu'à nos jours leurs traditions ancestrales. Un autre masque représente le dieu noir de la mer, sculpture sur bois polychromé d'un «tzonpantli» (une partie d'un autel de sacrifices). Il y a aussi les masques de deux êtres mythiques, un homme-animal et un autre d'un homme-chauve-souris de l'Etat de Guerrero réputé pour ses masques. A la fin, on se rend compte qu'on vient de faire un voyage dans les couleurs chatoyantes des héritiers des Aztèques. S. A.