Rituel La cueillette et la trituration des olives ont, de tout temps, été des occasions pour de multiples festivités dans les régions de Kabylie. Des fêtes populaires, à l'instar de celles célébrées durant les fêtes villageoises, accompagnent cette activité, dès l'annonce de la campagne de cueillette et à sa clôture, afin de procéder à la préparation des huileries traditionnelles et des sites qui accueilleront les noyaux d'olives rejetés, qui feront un bon usage dans le chauffage traditionnel. A quelque distance, dans les champs d'oliviers, ce sont les interminables chants et complaintes des femmes que l'on entendait jadis. Mais ces images tendent à disparaître avec le temps, effaçant ces traditions populaires de la vie des villages kabyles. Cependant, une note d'optimisme en faveur d'un retour progressif à la vie d'antan dans les champs est sensible. La présente campagne a débuté à la mi-novembre dernier et se poursuivra jusqu'à fin février prochain. Des familles entières participent à cette tâche, qu'il s'agisse de celles propriétaires de champs d'oliviers ou de celles qui «louent leurs bras» en contrepartie d'un pourcentage de la récolte, sur lequel elles se sont accordées auparavant. Même les enfants scolarisés se mettent de la partie durant les vacances d'hiver. Les salariés s'arrangent pour faire coïncider une partie de leurs congés avec cette campagne. La plupart des familles, notamment dans certaines zones montagneuses, procèdent à la cueillette, au stockage et à la trituration selon des procédés traditionnels nécessitant beaucoup de temps et d'efforts, sans compter les risques et les accidents susceptibles de survenir. Selon une source hospitalière, une moyenne de 400 accidents, mortels parfois, est enregistrée en Kabylie durant chaque campagne. Une production de 600 000 quintaux et de 10 millions de litres d'huile d'olive est prévue par les services concernés, au titre de la présente campagne. Les frais de transport, de trituration ainsi que les «achour» (taxes) sont généralement prélevés du produit. Les villageois montrent ces dernières années plus d'intérêt pour l'oléiculture, grâce notamment au soutien de l'Etat dans le cadre du Fndra.