Résumé de la 10e partie n Les gens sont pauvres et beaucoup de villageois, faute de trouver du travail sur place, s'exilent vers les villes du nord. Dans ce village perdu de l'est algérien, les gens vivent presque hors du temps : il n'y a, bien sûr, ni électricité, ni eau courante, ni dispensaire, ni école, ni même de route carrossable : les seuls accès sont les pistes séculaires, dites aussi «route des ânes». Les gens sont pauvres et beaucoup de villageois, faute de trouver du travail sur place, s'exilent vers les villes du nord. La mortalité est particulièrement élevée, faute de soins. Les gens ne disposent pour lutter contre les maladies, que les moyens thérapeutiques traditionnels, c'est-à-dire les moyens naturels, particulièrement les plantes. Dans cette maison, encore plus pauvre que les autres, une vieille femme, appelons-là Meriem, est malade. Elle est souvent prise d'étourdissements, il lui arrive même de faiblir au point de ne plus pouvoir se lever. Quand les voisines viennent prendre de ses nouvelles, ses filles et ses belles-filles répondent. — Elle est âgée ! Parfois, quelqu'un suggère. — Pourquoi ne pas l'emmener à l'hôpital ? — C'est loin d'ici… Il faudra la transporter ! — On peut faire venir le médecin… — Ce serait de l'argent perdu ! Ici, la vie matérielle passe avant la considération due aux personnes. D'ailleurs, Meriem, elle-même, pense qu'il ne faut pas gâcher de l'argent dans des soins qui ne serviraient à rien. Quand elle a un trouble quelconque, elle demande du miel. — C'est un bon remède ! C'est, en effet, un bon remède pour elle ! En effet, Meriem et sa famille ignorent que la vieille femme est atteinte de diabète. Ses troubles viennent d'une hypoglycémie qu'elle fait, et le miel, qui lui apporte du sucre, lui est salutaire. D'ailleurs, la brave femme, qui lie la fin de ses troubles au miel, ne cesse de le réclamer. — Donnez-moi ma cuiller de miel ! Ce jour-là, justement la vieille Meriem est très lasse. Sa fille s'approche d'elle. — Comment te sens-tu ? demande-t-elle. — Très fatiguée, dit-elle, d'une voix faible. — As-tu mal quelque part ? — Je sens comme une envie de dormir… — Alors, tu devrais te reposer. Je vais demander qu'on ne fasse pas de bruit, pour que tu puisses dormir tranquillement ! Sa mère ne se plaint pas. C'est déjà cela. Il lui suffit de faire une bonne sieste pour être de nouveau en forme. — Je te réveillerai plus tard pour le souper… et elle la laisse dormir (à suivre...)