L'acte de naissance de l'UPM sera signé demain à Paris. Mais suffit-il de naître pour exister ? Au-delà des enjeux entourant ce projet et disputés entre les grandes puissances, il y a lieu de s'interroger sur ce qu'il va apporter aux pays maghrébins. L'Union pour la Méditerranée, projet de Nicolas Sarkozy lancé il y a un an et demi, doit voir le jour demain à Paris, mais sous une forme édulcorée après une gestation difficile, l'UE – l'Allemagne en tête – ayant convaincu le président français d'accepter un «compromis». L'acte de naissance du «Processus de Barcelone : Union pour la Méditerranée» – son nom complet, à la demande de l'Espagne – devrait être signé à Paris, au terme d'une réunion des chefs d'Etat ou de gouvernement de tous les pays de l'Union européenne et de la plupart de ceux du pourtour méditerranéen. Côté financement, la Caisse des dépôts (CDC) française et la Cassa depositie prestiti (CDP) italienne vont lancer un fonds, InfraMed, avec pour objectif d'atteindre un montant global de 600 millions d'euros. «Ce fonds sera ouvert à d'autres investisseurs de long terme, d'Europe, de Méditerranée et d'ailleurs», selon la CDC. C'est à Toulon, le 7 février 2007, pendant sa campagne électorale, que Nicolas Sarkozy proposait pour la première fois une «Union méditerranéenne» dont il n'a pas défini les contours mais dont il assurait alors que la Turquie devrait être le «pivot». Idée non reprise depuis. Ankara y avait vu un moyen de l'empêcher d'intégrer l'UE. Pour Sarkozy, il s'agit de mettre en place un système plus performant que le Processus de Barcelone. Cet accord de partenariat entre l'UE et des pays méditerranéens, lancé en 1995, n'a pas donné les résultats escomptés, car trop «enlisé dans la politique», selon un proche de M. Sarkozy. Pour le chef de l'Etat, seuls les pays bordant la Méditerranée (y compris ceux de l'UE) auraient vocation à intégrer l'Union.