Résumé de la 1re partie n En rentrant chez elle, Hannah trouve Jeffrey et en essayant d'allumer la lumière, des mains l'en empêchent, elle tombe et se blesse... On partira samedi, pour un long week-end à la cabane, loin de la ville. On sera seuls. On discutera. On tirera tout ça au clair. Tandis qu'il parlait, ses mains, ces mains, caressaient mes cheveux, mon cou, mon visage. Je savais que j'aurais dû m'écarter, me lever, lui dire de s'en aller. Pourquoi cela semblait-il soudain si dur, si vain, si... stupide ? Et si Jeffrey avait raison ? Peut-être que si nous étions seuls, sans une tierce personne pour le contrarier, si je ne le contrariais pas... Qu'avait-il fait, après tout ? Il s'était montré jaloux. C'était flatteur, en réalité. Les mains de Jeffrey se sont refermées sur mes épaules et m'ont doucement repoussée de côté. — Ecoute, tu as raison. Tu as besoin d'avoir un peu de temps à toi. Je le vois bien. Je vais m'en aller, maintenant. Je viendrai te chercher samedi. Quand il est venu me chercher le samedi et que j'ai vu ses cheveux qu'il venait de faire couper, ses joues rasées de près, la veste que j'aimais tout particulièrement et qui le faisait paraître si large d'épaules, j'ai pensé au Harry's. C'était là que nous nous étions rencontrés au Harry's Tap. Jeffrey portait cette veste. Tout était tout nouveau, tout beau, au Harry's. Jeffrey m'avait rencontrée, m'avait désirée, m'avait fait la cour. — C'est un départ matinal, a dit Jeffrey. (Il me souriait, assis au volant, de ce sourire que j'avais vu pour la première fois au Harry's.) Devrais-je dire un nouveau départ ? Un nouveau départ. Pour que tout redevienne comme avant, comme au Harry's. Ce week-end s'annonçait, soudain, sous des couleurs éclatantes. Le rêve se dissipa quand Jeffrey se mit à parler pour me raconter l'histoire de cette cabane. Elle appartenait à son père qui l'avait reçue en partage après un divorce au couteau. C'était une merveille, quelque chose d'unique, disait Jeffrey, au cœur d'une réserve naturelle de mille hectares pratiquement déserte. Elle restait inoccupée pendant la plus grande partie de l'année, attendant que le père de Jeffrey se rappelle qu'elle lui appartenait et se lance à tombeau ouvert sur l'autoroute pour y passer un week-end loin de toute civilisation avec des gens dont on aurait pensé qu'il chercherait plutôt à les éviter. Il amenait là des partenaires en affaires, des politiciens, des amis, des relations, tout ce qu'il pouvait trouver, disait Jeffrey. Sauf Jeffrey. Mais il ne semblait pas en vouloir à son père, pas autant qu'il l'aurait pu, pensais-je, du peu d'intérêt que celui-ci lui témoignait. Il m'expliqua calmement comment, devenu adulte, il avait négocié un arrangement avec lui. Juillet et août étaient réservés à son père, et Jeffrey disposait de la cabane le reste de l'année. (à suivre...)