Constat n Si l'été est la saison des vacances et du tourisme dans cette région, certains citoyens se plaignent de la pollution sonore qui y règne. L'une des rares plages d'Algérie située en plein centre d'une agglomération importante, la plage du Casino en l'occurrence, est propre, sécurisée et extrêmement attractive, mais elle a son revers de médaille de plus en plus décrié localement : les nuisances sonores. De nombreux riverains ont énormément de mal, en effet, à supporter durant les mois de l'été la cacophonie et les bruits d'engins motorisés roulant sans interruption sur le tronçon routier plus que saturé qui longe cette plage. Une association qui rayonne sur ce quartier et ses alentours tire chaque été la sonnette d'alarme, mais avoue avoir du mal à faire entendre ses doléances auprès des responsables locaux au sujet de la pollution sonore qui augmente de plusieurs décibels, de jour comme de nuit. Les bruits incessants de klaxons à tout-va, des voitures, des motos pétaradant tout leur soûl et des bus transportant des estivants férus de cette plage «ont fini par exaspérer les riverains, en particulier les gens qui travaillent et qui ont besoin de se lever tôt», déplore le président de l'association Azur plage. Cette association, qui a déjà eu à s'élever contre le pillage du sable de mer, l'hiver dernier, a surtout insisté sur le manque de communication en suggérant, par exemple, qu'un «guide du comportement» soit édité et tiré à des milliers d'exemplaires à l'attention des estivants, du moins ceux qui se montrent assez souvent peu respectueux des lieux et de leur prochain. C'est que pour cette dynamique organisation, l'information et la sensibilisation par les habituels canaux de communication (affiches, dépliants, mégaphones...) doivent toujours précéder la sanction. Fidèle à toutes les saisons estivales, la plage du Casino se transforme aussi en un vrai capharnaüm tout l'été, lorsque des commerces aussi bizarres les uns que les autres, «élisent» domicile le long de la placette attenant à la grande bleue. Des étalages de produits de pacotille et autres bibelots cohabitent avec des kiosques de restauration rapide (fast-foods) et les sempiternels vendeurs de maïs empestant le voisinage par les volutes de fumée dégagée par la grillade de ces graminacées proposées aux consommateurs après avoir été plongées dans un seau d'eau salée plus que douteuse. L'ambiance estivale aidant, d'autres Jijéliens se montrent plutôt philosophes et font, malgré tout, contre mauvaise fortune bon cœur. Des tentes bédouines qui donnent, en effet, à découvrir un paysage pour le moins singulier en bord de mer, d'autant que les «hommes bleus» qui les ont dressées sont accompagnés des inévitables dromadaires. La calèche faisant la navette le long du boulevard, un singe magot et un épervier – deux espèces protégées – agrippés aux épaules de leur propriétaire, font également partie du paysage dans ces parages qui sentent à plein nez le farniente et l'insouciance. Tayeb, lui, sourit en regardant le «vaisseau du désert» en train de contempler la Méditerranée et ces étranges baigneurs qui la peuplent, et semble suggérer à ses concitoyens de se montrer magnanimes. Au nom de l'hospitalité et du... tourisme nourricier.