Le Premier ministre mauritanien, Yahya Ould Ahmed Waghf a formé, hier, mardi, un nouveau cabinet de 30 membres sans ouverture à l'opposition, comme l'exigeait la majorité présidentielle, a indiqué l'Agence mauritanienne d'informations (AMI). Les quatre représentants de deux partis de l'opposition, l'Union des forces du progrès (UFP) et les islamistes de Jemil Ould Mansour, dont l'entrée dans le précédent gouvernement avait été vivement contestée par des députés de la majorité, n'ont donc pas été reconduits dans leurs fonctions. Leur entrée dans le premier gouvernement de Ould Ahmed Waghf qui avait démissionné le 3 juillet dernier, sous la menace d'une motion de censure déposée par des députés de la majorité avait provoqué une grave crise au sein du parti au pouvoir, Pacte national pour la démocratie et le développement (PNDD). Quatre autres ministres considérés par les députés frondeurs comme étant des «caciques» de l'ancien régime d'Ould Taya et qualifiés de «symboles de la gabegie» ont également quitté le gouvernement. Le nouveau gouvernement est marqué par la présence de trois femmes et l'entrée de 12 nouvelles figures, appartenant en majorité à la formation du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi. La formation du nouveau gouvernement doit, en principe, mettre fin à une crise qui secoue le pays depuis deux semaines. Il s'agissait de la plus grave crise politique depuis l'élection en mars 2007 du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi. Cette élection avait consacré la fin d'un processus exemplaire de restitution du pouvoir aux civils après un coup d'Etat militaire en 2005.