Radovan Karadzic est inculpé par le TPI de génocide, crime contre l'humanité et crimes de guerre pour son rôle dans la guerre de Bosnie qui fit plus de 200 000 morts entre 1992 et 1995, notamment le massacre de Srebrenica. Il risque la prison à vie s'il est reconnu coupable des quinze charges qui pèsent contre lui, notamment génocide, persécutions, exterminations, meurtres, déportations, actes inhumains ou encore prises d'otages. Selon l'acte d'accusation, il est l'un des principaux artisans d'un plan de «nettoyage ethnique» de certaines zones de Bosnie-Herzégovine, aux côtés de l'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie Ratko Mladic, avec qui il constituait le couple de fugitifs les plus recherchés du TPI, dans le but de créer une Grande Serbie. Karadzic est notamment accusé pour trois des plus tragiques épisodes de la guerre de Bosnie : le génocide de Srebrenica, le siège de Sarajevo et la détention des milliers de civils dans des camps de la région de Prijedor (nord-ouest de la Bosnie). Ancien habitant de la capitale bosniaque, où il exerçait le métier de psychiatre, Karadzic est accusé d'avoir planifié «une campagne prolongée de bombardements et de tirs isolés contre la population civile (...) afin de maintenir les habitants dans un état de terreur constante». Karadzic est également inculpé pour la détention de milliers de civils croates ou musulmans de Bosnie dans des camps aux conditions «horribles et inhumaines», notamment dans la région de Prijedor. A l'été 1992, les images des détenus décharnés de ces camps, diffusées par les télévisions du monde entier, avaient profondément choqué l'opinion publique. Il est aussi inculpé pour la prise d'otags de plus de 200 Casques bleus de l'ONU entre le 26 mai et le 2 juin 1995 dans plusieurs secteurs de Bosnie.